jeudi 5 mars 2009

L’Ong DHPD entre olibrius et tricherie au Bénin

Au Bénin, la Société civile avec son blablabla, procède de la démarche la plus fourbe. Faire croire au peuple qu’on partage son amertume et finir par jeter le masque. On croise les doigts pour l’Ong DHPD.

Vous avez dit Société civile ? Hélas ! Elle ne fait que tricher, pourrait-on s’exclamer. Tricher c’est « ne pas conformer son comportement, ses actions, aux valeurs que l'on affecte de défendre, de respecter; faire preuve de duplicité, d'hypocrisie », affiche le Lexilogos, un dictionnaire en ligne. Tout est là et résume en bien la démarche de la Société civile au Bénin.

Depuis environ deux ans, une ONG baptisée Droits de l’Homme Paix et Démocratie (DHPD), s’active à investir l’espace abandonné par les principaux acteurs dits de la Société Civile. A coups de rapports, tous les trimestres presque, DHPD abreuve le public par les canaux de la presse, de ses analyses sur la gouvernance politique au Bénin. Une tâche exaltante quand on sait l’étendue du champ d’investigation de la gouvernance dans notre pays.

Le dernier rapport en forme de communiqué est sans doute le plus éloquent puisqu’il s’intéresse à la gestion des fonds publics. Il débute ainsi : « Les citoyens suivent, avec intérêt, le développement de l’actualité nationale axée sur les questions de la gouvernance politique et de la gestion des fonds publics, notamment en ce qui concerne celle des fonds issus de l’escorte des véhicules d’occasion et de l’usage des fonds relatifs aux microcrédits. »

Mais enfin, de quels « citoyens » parle DHPD ? Doit-on y voir les militants FCBE et leurs adversaires des G et F, ou plutôt le « citoyen epsilon » qui vit au quotidien la crise économique, l’injustice sociale, la violation de ses droits humains, l’insécurité, la maladie et la misère ? Dans la conquête d’un activisme sérieux et salutaire, DHPD devrait éviter d’aborder un débat aussi léger pour finalement aboutir à des recommandations aussi légères : «proposer aux citoyens des cadres d’échanges contradictoires sur la pertinence de l’action gouvernementale ».

Une telle recommandation fait manquer de crédit aux auteurs. D’autant que le débat contradictoire se fait déjà par personnes interposées, DHPD voulant creuser dans « la gestion des fonds publics » aurait dû demander la publication immédiate et sans délais des résultats des audits de toutes les structures. La lumière est à ce niveau. Car, le débat jusque-là posé est celui de la « traçabilité des fonds » et non ces rivalités de clocher qui, exposées sur un plateau de télévision, finiront par embrouiller le public.

De même, la stratégie de DHPD s’englue de plus en plus dans une forme archaïque de la défense des droits humains. Là où le plaidoyer ou le lobbying est le maître mot pour faire fléchir les habitudes et les certitudes erronées des politiques, la Société civile béninoise est restée dans la dénonciation et la facilité. Parler des politiques, s’investir dans leurs querelles, critiquer leurs actions, puis se dérober pour un strapontin ou des avantages, est devenu l’apanage de la Société civile au Bénin.

Depuis que le vent des libertés a soufflé dans le pays, la méthode a souvent profité à ces pseudo-acteurs de la Société civile. En 1988, c’était le Barreau, en 1990, l’Eglise, en 1993, les Centrales syndicales, en 1998, l’Association des Femmes Juristes, en 2001, le Centre Africa Obota, et en 2006, Transparency International – Fonac – Elan. Or, il eut été plus courageux et honnête de s’investir clairement dans le champ partisan avec ses idées de société plutôt que de choisir la posture du gloseur qui finit par rejoindre le tableau des politiques.

Autant une telle posture finit par discréditer le « combat » de ces champions de la glose, autant elle affaiblit l’espace public occupé par la Société civile béninoise. Cette attitude assimilable à une forme de tricherie professionnelle ou d’escroquerie existentielle et qui finit par déboucher sur l’acceptation de strapontins au gouvernement ou dans une agence parrainée par l’exécutif est une imposture. En jouant aujourd’hui à l’olibrius, DHPD pourrait bien se faire piéger.

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