mercredi 3 juin 2009

Dussuyer fait nous rêver !

C’est un habitué de la moquette de Kouhounou qui débarque cette fin de semaine à Cotonou. Il n’y a certainement pas meilleure proie pour les Ecureuils qui espèrent se relancer après la défaite de Kumassi. D’autant que le calendrier prévoit un déplacement difficile à Bamako, deux semaines plus tard. A priori, tout plaide pour une victoire facile dimanche.

Oublier le faux départ de Kumassi et accrocher une bonne position au classement final de cette deuxième journée des éliminatoires cumulées CAN/Coupe du monde 2010 est un objectif atteignable pour les Ecureuils. Le calibre un tantinet en dessous de l’adversaire soudanais devrait faciliter le job. Bardés de titres (Mouri Ogoubiyi), de distinctions (Stephane Sessegnon), d’expériences (Damien Chrisostome) et de détermination (Jocelyn Ahoueya), les poulains de Michel Dussuyer n’ont plus qu’à plier le match face à un adversaire certes régulier mais qui s’étouffe facilement en déplacement.

Alors comment y arriver quand la tâche s’annonce déjà facile ? C’est le piège qui s’est refermé sur les Ghanéens lors de la première journée pendant laquelle les coéquipiers de Michael Essien ont dû se contenter d’un maigre but. Pour les Ecureuils, c’est ce piège là qu’il faudra éviter. Les matches faciles sont réputés les plus difficiles pour le pays hôte. Tenez ! En juillet 2004 à Cotonou lors des préliminaires CAN 2006, Madagascar a donné de la migraine au public sportif de Cotonou qui s’attendait à un match facile.

Or la pratique sportive ne rime pas avec le complexe de supériorité ou l’excès de confiance. Les exemples d’équipes hôtes passées à la trappe sont légions sur le continent et ailleurs. Point n’est besoin de rappeler la leçon camerounaise aux Ivoiriens en 2005 à Abidjan, ou plus récemment l’humiliation en 2008 du Sénégal, privé de compétitions CAN/CM 2010 par la modeste équipe gambienne. Les Ecureuils devraient retenir que la seule confiance qui vaille c’est la victoire. Celle-ci sera davantage belle si elle s’accompagne de nombreux buts. A l’image de cette mémorable raclée infligée aux Eperviers en 2007 ici même à Kouhounou.

A Dussuyer Michel de trouver la formule magique pour faire mieux que ses prédécesseurs. Cecil Jones Attuquayefio a montré le chemin en 2003 en nous offrant une sublime victoire (3-0) face aux Soudan. Wabi Gomez a suivi ses traces en 2007 (2-0). Avec la maturité et les talents qui ont explosé, Dussuyer devrait faire plus. D’abord en réussissant à convaincre Yoan Djidonou de coller à l’histoire en conservant ses cages vierges. Ensuite, en demandant à sa pléiade d’attaquants de ne pas hésiter à frapper au but. C’est à ce prix que Dussuyer pourrait vite faire oublier ses prédécesseurs qui par la qualité de leur travail ont réussi, chacun d’eux, à qualifier l’équipe aux deux CAN de l’histoire du pays.

La responsabilité est donc plus dans le camp de l’entraîneur français que celui des joueurs béninois. A Dussuyer de l’assumer jusqu’au bout en trouvant les mots justes pour permettre au public sportif d’espérer une qualification à la CAN voire à la Coupe du monde !