mardi 25 août 2009

Anjorin, un président par défaut

Faute d’adversaire, Moucharaf Anjorin conserve le sceptre de la Fédération Béninoise de Football pour quatre années de plus. Etrange reconduction d’un personnage dont la simple apparition publique suscite reproches et récriminations.

Certes, deux tondus et trois pelés ont été abandonnés sur le quai, le lundi dernier, mais l’emprise des dirigeants de clubs sur la famille du football a débouché sur l’incommodante reconduction d’une partie de l’équipe sortante de la Fébéfoot. Identifiés comme réfractaires, les frères Didavi (Bruno et Quentin) présentent bien le portrait robot de ces héros intrigants et impertinents qui se forgent une carapace en carton.

D’abord récupérés par Moucharaf Gbadamassi au début des années 1990, confiés ensuite à Martin Adjagodo, pressés et jetés tels des citrons par Anjorin Moucharaf entre 2000 et 2009, les « deux frères » devraient méditer infiniment leur nouveau sort.
Après avoir fait la pluie et le beau temps dans les instances dirigeantes, ces quinze dernières années, « les Didavi » vont apprendre dès à présent à vivre sans la Fébéfoot qu’ils ont naïvement considérée comme leur citadelle. Soupirent-ils sur un hypothétique rebondissement, sans doute.

Ce qui n’empêche pourtant pas Anjorin Moucharaf de sabler tous les soirs son « Orangina » en ce mois béni de ramadan et d’exhiber fièrement sa combinaison de premier supporter des Ecureuils, le 09 septembre prochain à Kouhounou lors de la venue des Aigles du Mali. Qu’importe donc les invectives et les récriminations ! Signe des temps, la bedaine lorgnera arrogamment « les jaloux et les envieux » qui s’acharnent sur le bonheur de l’élu.

C’est que Moucharaf Anjorin revient de très loin. Mis en minorité au bureau exécutif depuis trois ans en raison de la cabale des frères Didavi, ayant échappé à un projet de destitution au dernier conseil national, Anjorin a puisé ses dernières forces hors des principaux acteurs nationaux en faisant hara kiri. Il a admis malgré lui, la modernisation de l’administration du football en s’engageant pour la professionnalisation du milieu sportif, jetant à la poubelle sa vision archaïque de la discipline qui veut que le dirigeant régente et triche impunément avec les résultats et les subventions.

« Manager des Ecureuils », «Faiseur de classement », « gourou des arbitres », « vendeur de maillots », « agent de joueurs », « indicateur du club champion avant terme », etc, une kyrielle de sobriquets affublés à Moucharaf Anjorin dont le nom a commencé par sonner faux pour lui et pour sa famille le poussant à faire sa mue. Au tréfonds de la déchéance, quand chute par pans entiers votre dignité, il ne reste plus qu’à faire la repentance et demander une deuxième chance. C’est cette deuxième chance qui vient d’être accordée à Moucharaf Anjorin.