lundi 15 octobre 2007

Ecureuils : Comme dans les ronces !

Plus que belle, la qualification des Ecureuils vendredi à Freetown a quelque chose d'orgasmique. En ce sens que la jouissance du public sportif s'accommode bien des réjouissances de la fin du Ramadan. Belle légende pour signifier à tous les prochains adversaires que le football béninois sort de sa période d'ascétisme pour entrer dans l'ère des banquets. Gare à vous, fauves et autres pachydermes qui écumeront les pelouses de Ghana 2008 ! Le petit rongeur a grandi et sait à présent se faufiler entre les branches des ronces. Oh ! Ecureuils, je vous adore.

Que d'élégances, que de bonheur ! Deux buts griffés Omar Tchomogo ont suffi. Le capitaine a montré la voie étouffant, en deux coups de crampons alertes, la grosse frayeur du début de match. D'autant que les Sierra Léonais, premiers à se jeter sur le ballon comme des morts-de-faim, se sont aussitôt installés sur notre moitié de terrain. Mais pour combien de temps justement. Pour autant, la première migraine est du côté des cinq mille supporters locaux qui espéraient encore des Leone Stars un dernier sursaut d'orgueil. La pilule Tchomogo vient de faire tressaillir les entrailles des filets adverses. A 1-0, c'est une bonne rasade pour libérer la soif de buts des Béninois. Mais comme une avance aussi étriquée est toujours source d'anxiété, autant solder les comptes. Le capitaine s'est à nouveau chargé d'offrir au public sportif béninois un deuxième but libérateur. Merci Tchomogo Omar !

Le travail paie toujours
Fini ainsi avec les si, si et si, le visage des qualifiés de la CAN 2008 se dévoile radieusement. Tant mieux pour les pelotons de tête. Ce n'est tout de même pas emphatique que de clamer avec enthousiasme que la troisième meilleure deuxième place des Ecureuils est aussi d'or d'autant qu'elle ne s'englue dans aucune gadoue du football continental. Afin que nul n'en ignore, seule la défaite discutable (du fait d'un arbitrage partisan le 08 septembre 2006 à Lomé) constitue l'unique point noir du parcours emblématique des Ecureuils. Oublié le "nul incommodant" de Cotonou face au Mali, le Bénin a eu un parcours plus qu'honorable dans cette phase de qualification. Il aurait pu même prétendre à la première place de son groupe. La preuve que tout travail pourvu qu'il soit sérieux et profond porte des fruits. Depuis les débuts de cette compétition, le groupe a montré une abnégation salutaire. L'encadrement technique a trouvé les mots justes pour faire passer le message. Maintenant que tout se met en place, que la confiance est de retour, que la cohésion reste le maître mot et que les luttes de leadership sont rangées au placard, à nous Ghana 2008 !

Gare à vous, fauves et pachydermes l
A Accra, comme ce fut le cas à Tunis il y a quatre ans, Les Ecureuils vont côtoyer d'autres individus de la jungle du football africain. Le roi Lion camerounais et ses apparentés marocains et sénégalais, le boulimique pachyderme ivoirien, le grandissime rapace nigérian et ses collatéraux maliens et tunisiens, la mare de crocodiles soudanais du Nil et leurs pharaons égyptiens, etc.. ne doivent plus constituer des épouvantails. Auréolés de cette belle qualification, aguerris devant tant d'épreuve, moulés à la charge de 2004, les Ecureuils ont maintenant droit au respect du jeune-grand qui a passé l'épreuve d'initiation et qui aspire bien à délimiter son espace d'influence. Ainsi averties, les 15 autres nations qui seront présentes à Accra apprendront à leurs dépens.
Cette fois-ci, les Ecureuils n'y vont plus pour apprendre mais pour s'affirmer. Passer le premier tour est une noble ambition. Cela doit se préparer dès le lendemain de la qualification. Bien entendu aussitôt, les réjouissances de cette qualification achevées.