lundi 15 septembre 2008

Ecureuils : Plus besoin de béquilles

Plus qu’un truisme, proclamer que les Ecureuils sont à présent en confiance nous fait agréablement oublier les débuts poussifs du team national dans les compétitions continentales. En s’extirpant aussi facilement que les Camerounais et les Nigerians de sa poule devant les golden boys angolais, mondialistes et quarts finalistes de la dernière Coupe d’Afrique des Nations, les Béninois viennent de passer un nouveau cap. Passées les années de jongleries, place à présent au mérite.

Le rongeur a passé avec brio l’âge de la maturité. Le temps des frayeurs et des atermoiements est ainsi révolu. Avec 4 victoires d’affilées en 5 matches (3 à domicile et 2 à l’extérieur), les Ecureuils passent avant terme le premier tour du tournoi qualificatif de la CAN et de la Coupe du monde. On peut avoir observé plein de déchets dans le jeu de l’équipe, mais on ne peut remettre en cause cette sublime performance.

D’abord, le nombre de buts (11 au total) marqués par les Jaunes est impressionnant. Avec une moyenne de plus de 2 buts par match, on conclut aisément que la ligne offensive de l’équipe est son principal atout. En réussissant à capitaliser leur rendement, les attaquants (Omotoyossi surtout qui a maintenant son complice, Michael Potté) et la kyrielle de milieux offensifs (Sessegnon, Ogoubiyi, Kobenan, Oladipupo, etc) montrent bien que l’âme de cette équipe résident dans les positions avancées.

En revanche avec 6 buts encaissés en 5 matches, les lignes arrière représentent le talon d’Achille de la formation béninoise. Si l’axe centrale de la défense rassure au fil des matches avec la présence de l’étoile montante (Adenon) aux côtés du routier (Chrisostome) et que les récupérateurs (Ahoueya, Olou ou Tchomogo S.) plus laborieux qu’incisifs se bonifient, il est maintenant classique que les latéraux (Adjamonsi ou Bocco) devraient faire valoir davantage de créativité dans le besoin du surnombre en attaque ou dans le contrôle de leurs couloirs. Passons les cas Agnidé ou Koukou Djima qui constituent des pis-aller pour le côté droit, ou encore Djidonou qui couve encore sous l’étoffe du gardien de niveau international.

De fait, si Djidonou semble ravir le titre de n°1 (faute sans doute de meilleur), il est encore bien possible de refaire des aménagements en transformant un défenseur ou milieu récupérateur en latéral droit pour suppléer les défaillances de ce côté. Car, après Gaspoz, parti pour une retraite bien méritée, pourquoi assister au déluge sur ce flanc. Reconvertir un Oscar Olou en latéral droit semble la solution la plus utile pour sécuriser toutes les lignes des Ecureuils. Dorénavant les polyvalents Tchomogo S. et Bocco pourraient ainsi en fonction du choix défensif ou offensif de l’entraîneur être titularisé.

Maintenant que cette équipe peut gagner même sans Sessegnon et Ogoubiyi, (deux créateurs dont on ne peut se passer sans grincer des dents), il est intéressant de noter que le plus important à présent sera de développer une lisibilité dans le système tactique et surtout rechercher rythme et fluidité dans la construction du jeu en mouvement. Il s’agit de se rassurer avec une nouvelle cadence qui permettra aux avant-centres de maintenir cette efficacité et aux défenseurs de réduire les frayeurs quand l’équipe est appelée à subir.

Pour autant, avec un tel potentiel, plus besoin de jouer au rongeur craintif ou à la proie facile qui autrefois espérait des coups de pouce d’un bienfaiteur nommé arbitre ou gbass (gri-gri). Afin que nul n’en ignore, cette équipe qui a pris forme a besoin d’un petit souffle pour produire encore plus du beau jeu. Il suffira alors de faire rouler avec art le ballon et hypnotiser l’adversaire et le public. Aujourd’hui que l’équipe n’a plus besoin de béquilles pour gagner, place au football total.

jeudi 11 septembre 2008

JO : Le tour du cadran des athlètes béninois

Revenus bredouilles de Beijing, les athlètes béninois n’ont plus qu’à traverser la frontière pour admirer la première médaille olympique des voisins togolais. En sport de haut niveau, Lomé, avec sa profusion de talents (déjà un Special one nommé Sheyi Adebayor et aujourd’hui un Bronze olympique, Benjamin Bokpeti), devient ainsi le miroir. A Cotonou où c’est sans doute reparti pour quatre ans de somme, athlètes et officiels se repaissent sans gêne, après avoir farnienté en Chine.

Personne n’a demandé à la délégation béninoise de ramener une médaille ou encore plus de faire vibrer L’Aube nouvelle dans le Nid d’Oiseau de Pékin. Beijing, c’était juste pour les athlètes et les officiels, des vacances d’été. Une réelle occasion en quelque sorte pour admirer l’architecture chinoise, contempler les astres de la technologie asiatique, se prendre en photos avec des Pékinoises ou Pékinois, sourire aux charmantes hôtesses du comité d'organisation, scruter -badge au cou et sacoche en bandoulière- l’antre du Stade olympique, s’empiffrer de la cuisine chinoise et enfin rêver d’une demande d’asile. Quant aux Olympiades, la litanie est bien connue : « c’est le rendez vous des athlètes des grandes puissances ». Mais alors pourquoi aller à ce banquet quand on n’est pas capable d’approcher la marmite ?

Comme beaucoup de téléspectateurs, j’ai décidé de ne suivre les compétitions qu’à partir des quarts de finales pour voir la crème en attendant la crème de la crème. Je comptais au moins y trouver des compatriotes, mais j’ai cherché en vain les trois initiales BEN. J’ai aussitôt réalisé qu’il faille fouiller dans la nuée de cancres, abandonnée dès les premières séries. Réticent à admettre la dure réalité, j’ai espéré que l'infographe des JO va certainement éloigner cette présomption en m’affichant le drapeau national. Que nenni ! Je persiste pourtant à croire en une omission puis je me jette sur mon lap top, navigant à travers les moteurs de recherche. Là encore, échec et mat ! Aucun site visité ne signale la qualification d’un athlète béninois au-delà des séries. Tout ouïe, j’attends malgré tout les bulletins JO de RFI, encore rien. Enfin, oui…

Le lendemain de la clôture des JO, « la radio mondiale » diffuse une émission bilan des Africains aux JO. Interviewé un athlète béninois fait fi de ses performances et se lâche : « moi je n’ai même plus envie de rentrer au pays ». Sauf que la Chine, hôte des JO n’est pas encore en proie à l’immigration clandestine. Dans quatre ans à Londres, il faut s’attendre surement à ce que certains de nos athlètes se carapatent du Village olympique.

Alors, question ! Devrions-nous continuer à suivre la règle du nombre érigée par la formule fabuleuse de Pierre de Coubertin, « l’essentiel, c’est de participer », au point de nous comporter à chaque rendez-vous comme les cancres du monde ? Faudrait-il pas procéder par élimination au niveau national des disciplines infructueuses aux JO plutôt que de tordre le cou aux minimas et de gonfler la présence de nos athlètes et par delà justifier la pléthore des officiels qui les accompagnent ?

De ma modeste position, il me parait plus ingénieux d’abandonner les disciplines comme la vitesse, les courses de fond, les sports collectifs et les sports extrêmes et miser notre participation sur la boxe, les arts martiaux, la lutte olympique, autant de disciplines qui à force de travail et de vision sont susceptibles de rapporter une médaille olympique au Bénin. Ne serait ce que de bronze comme celle du voisin togolais !