lundi 15 octobre 2007

Ecureuils : Comme dans les ronces !

Plus que belle, la qualification des Ecureuils vendredi à Freetown a quelque chose d'orgasmique. En ce sens que la jouissance du public sportif s'accommode bien des réjouissances de la fin du Ramadan. Belle légende pour signifier à tous les prochains adversaires que le football béninois sort de sa période d'ascétisme pour entrer dans l'ère des banquets. Gare à vous, fauves et autres pachydermes qui écumeront les pelouses de Ghana 2008 ! Le petit rongeur a grandi et sait à présent se faufiler entre les branches des ronces. Oh ! Ecureuils, je vous adore.

Que d'élégances, que de bonheur ! Deux buts griffés Omar Tchomogo ont suffi. Le capitaine a montré la voie étouffant, en deux coups de crampons alertes, la grosse frayeur du début de match. D'autant que les Sierra Léonais, premiers à se jeter sur le ballon comme des morts-de-faim, se sont aussitôt installés sur notre moitié de terrain. Mais pour combien de temps justement. Pour autant, la première migraine est du côté des cinq mille supporters locaux qui espéraient encore des Leone Stars un dernier sursaut d'orgueil. La pilule Tchomogo vient de faire tressaillir les entrailles des filets adverses. A 1-0, c'est une bonne rasade pour libérer la soif de buts des Béninois. Mais comme une avance aussi étriquée est toujours source d'anxiété, autant solder les comptes. Le capitaine s'est à nouveau chargé d'offrir au public sportif béninois un deuxième but libérateur. Merci Tchomogo Omar !

Le travail paie toujours
Fini ainsi avec les si, si et si, le visage des qualifiés de la CAN 2008 se dévoile radieusement. Tant mieux pour les pelotons de tête. Ce n'est tout de même pas emphatique que de clamer avec enthousiasme que la troisième meilleure deuxième place des Ecureuils est aussi d'or d'autant qu'elle ne s'englue dans aucune gadoue du football continental. Afin que nul n'en ignore, seule la défaite discutable (du fait d'un arbitrage partisan le 08 septembre 2006 à Lomé) constitue l'unique point noir du parcours emblématique des Ecureuils. Oublié le "nul incommodant" de Cotonou face au Mali, le Bénin a eu un parcours plus qu'honorable dans cette phase de qualification. Il aurait pu même prétendre à la première place de son groupe. La preuve que tout travail pourvu qu'il soit sérieux et profond porte des fruits. Depuis les débuts de cette compétition, le groupe a montré une abnégation salutaire. L'encadrement technique a trouvé les mots justes pour faire passer le message. Maintenant que tout se met en place, que la confiance est de retour, que la cohésion reste le maître mot et que les luttes de leadership sont rangées au placard, à nous Ghana 2008 !

Gare à vous, fauves et pachydermes l
A Accra, comme ce fut le cas à Tunis il y a quatre ans, Les Ecureuils vont côtoyer d'autres individus de la jungle du football africain. Le roi Lion camerounais et ses apparentés marocains et sénégalais, le boulimique pachyderme ivoirien, le grandissime rapace nigérian et ses collatéraux maliens et tunisiens, la mare de crocodiles soudanais du Nil et leurs pharaons égyptiens, etc.. ne doivent plus constituer des épouvantails. Auréolés de cette belle qualification, aguerris devant tant d'épreuve, moulés à la charge de 2004, les Ecureuils ont maintenant droit au respect du jeune-grand qui a passé l'épreuve d'initiation et qui aspire bien à délimiter son espace d'influence. Ainsi averties, les 15 autres nations qui seront présentes à Accra apprendront à leurs dépens.
Cette fois-ci, les Ecureuils n'y vont plus pour apprendre mais pour s'affirmer. Passer le premier tour est une noble ambition. Cela doit se préparer dès le lendemain de la qualification. Bien entendu aussitôt, les réjouissances de cette qualification achevées.

mardi 21 août 2007

Sir Jones et "son pistil" Jocelyn Ahoueya

Le triomphe des Black Starlets, devant les Ecureuils dimanche dernier au Stade de l'Amitié, a remis en scelle le Ghanéen qui a conduit le Bénin à la Coupe d'Afrique des Nations (CAN, Tunisie 2004). Cecil Jones Atturquayefio est revenu à Kouhounou où il avait fait vibrer de milliers de supporters béninois pour constater quelque progrès de notre football. Ses conseils seront aussi utiles pour accompagner les espoirs de qualification des Ecureuils au soir du 08 septembre à Freetown surtout que "son pistil" Ahoueya a mué en "fruit mûr".

De ses jambes engourdies, on l'imagine descendre en premier les marchepieds du bus qui emmène les juniors ghanéens au Stade de l'Amitié. Kouhounou a retrouvé cet homme taciturne et discret, éprouvé par la force de l'âge mais toujours passionné de football, cet art qui l'a révélé sur le plan continental. D'abord en tant que Black Stars, ensuite comme entraîneur de clubs et sélectionneur des équipes nationales du Ghana et du Bénin.

L'austérité du technicien ghanéen dissimule bien son goût pour les revanches. Sir Jones qui a quitté incognito la capitale économique béninoise pour rejoindre son pays, aux lendemains du match nul face au Soudan à Kouhounou a, sans doute, pardonné les humiliations et les ingratitudes à son égard en acceptant de fouler à nouveau l'antre du Stade de l'Amitié. Lorsqu'il débarque à Cotonou en avril 2003, avec pour défi de qualifier pour la première fois les Ecureuils à la CAN 2004, l'équipe nationale affichait encore cette friabilité qui a eu raison d'elle quelques semaines auparavant à Khartoum (défaite face au Soudan 0-3). Comme sorti d'un musée, le vieil homme à la face livide et au crâne tondu cache mal ses inquiétudes renforcées par les replis de ses rides au front de son visage.

Sollicité au stade René Pleven d'Akpakpa pour ramener le technicien ghanéen à son hôtel moisi de crasse et couvert d'odeur de poisson frais, le sexagénaire avait fini par lâcher un sourire sympathique à l'énoncé de mon nom de famille. A bord de ma guimbarde, où il avait pris place, je lisais sérénité et confiance à mon égard quoiqu'il ait été informé au préalable par les responsables de la Fédération béninoise de football que son serviteur que j'étais subitement devenu faute de taxi est un journaliste.

Déformation professionnelle ou loquacité débordante, je me suis permis d'explorer ses connaissances du football béninois. Elles étaient exécrables. Il ne connaît aucun footballeur béninois. J'ai beau remonter l'histoire, parler des joueurs qui écumaient les stades à la même époque que lui, comme Anna Charles, Atta Pinceau, Alphonse Hondjo et plus près Dorego Saadou, Alikpara Ludovic ou encore Dossou Gbété, Zamba Raoul, Hounouvi Bernard, Johnson Fernando, Abdoulaye Mohamed "Petit Sory", Aské Mohamed, le technicien avoue son ignorance du football béninois. Mais pour un technicien, s'empresse-t-il de préciser, l'état des lieux c'est l'instant. "I'll try my best" ai-je saisi de son anglais aux accents tropicaux en guise de conclusion. Le temps presse. Le match retour face au Soudan s'annonçait difficile. Le Ghanéen a cherché en vain une star au Bénin à l'image de son ancien joueur Michael Essien. "Essien is my player", se plaît-il de rappeler.

Trois semaines après, il impose Jocelyn Ahoueya en milieu de terrain faute de compter sur Moussa Latoundji exclut pour deux matches suite à son carton rouge écopé à Khartoum. Les récriminations sont fortes sur la titularisation de Ahoueya mais le vieil homme a confiance en son gamin. Ce dimanche-là face au Soudan, avec son numéro 19, le néophyte Ahoueya est tenace en milieu de terrain. A la mi-temps, j'avais repéré Moussa Latoundji dans les tribunes officielles. Le visage caché derrière des lunettes fumées en jetant un coup d'œil sur ma fiche de début de match, il avoue : "c'est qui le n°19 ? Il est excellent".

Aujourd'hui Sir Jones peut s'enorgueillir d'avoir façonné Ahoueya, de lui avoir donné sa chance, là où certains le jugeaient petit de taille pour une carrière de footballeur. Sir Jones peut être fier d'avoir redéfini la carrière de ce garçon laissé au Mogas 90. Ahoueya signe actuellement les belles pages du FC Sion et des Ecureuils.

Il est vrai que le succès au Bénin comme à l'étranger d'Ahoueya est d'abord la conséquence de son travail personnel. Mais quand il fait vibrer le public sportif, les férus du foot admettent bien que Sir Jones devrait aussi récolter les lauriers. Derrière un grand entraîneur, se cache toujours un joueur de talent. Dans les pétales béninoises de Sir Jones, un pistil a donné des fruits. Ahoueya est ce pistil-là.


dimanche 24 juin 2007

Pourquoi les Togolais ont disjoncté !

En apprenant que nos voisins de l'Ouest ont perdu leurs nerfs après la lourde défaite des Eperviers à Cotonou, nombreux sont les Béninois qui s'interrogent sur l'essence de l'esprit belliqueux qui s'est emparé des frères togolais. Mais tout convergeait à la violence. D'abord l'enjeu, ensuite le derby et enfin la débâcle.

N'en voulons pas à nos frères togolais. Le football est ainsi fait. Là ou la passion passe, la raison s'efface. Les dernières violences sur les Béninois au Togo n'ont aucune explication encore moins de signification. La nature humaine est ainsi faite. Quand l'orgueil est sonné, on se laisse aller à ses nerfs. Les Togolais venaient à Cotonou pour décrocher une qualification à la Coupe d'Afrique des Nations. Une victoire même étriquée leur ouvrait, avec 12 points, le sésame. Mal leur en prit. Il faudra attendre la dernière journée pour décanter la situation dans le groupe 6. Les modestes Ecureuils, au "palmarès creux" et aux "performances poreuses" ont brisé l'élan des Eperviers entamé en 2005 avec ces superbes performances pendant les qualifications à la CAN 2006 puis l'apothéose d'une présence à la Coupe du monde 2006. L'histoire a horreur du bégaiement : une absence du Togo à la CAN 2008 renforcerait l'idée que sa présence en Allemagne n'était pas méritée. Sur cette belle lancée d'une qualification consécutive, une équipe aphone comme le Bénin vient couper une aile au rapace compromettant ses chances de se retrouver au Ghana voisin. Quelle impétuosité !

N'en voulons pas à nos frères togolais. La compétition est ainsi faite. L'animosité dans une famille ne s'estompe que lorsqu'un protagoniste refuse de faire le dos rond et se décide à passer sous les fourches caudines. Les adversités entre frères sont toujours des plus violentes Proximité oblige, la compétition est des plus rudes. C'est cela un derby. Une rencontre qui oppose deux camps, ayant des similitudes, partageant la même histoire, la même culture et la même géographie. Mais qu'une broutille appelée football oppose un matin parce que tout simplement un patriarche nommé CAF a proposé de sacrer l'un au détriment de l'autre à condition que le premier remporte une partie, ici une qualification à la CAN. L'enjeu de taille rappelle les légendes africaines des monarques qui souhaitent marier leur fille unique, la princesse, la plus belle de la cité, au prince charmant qui aurait répondu à toutes les énigmes ou remporter un combat épique.

N'en voulons pas à nos frères Togolais. La défaite est ainsi faite. Elle a des goûts amers. Surtout quand elle vous dérobe tout au moment où vous y attendez le moins. Se faire battre aussi lourdement par un adversaire que l'on prend pour une vaudeville est une humiliation. Dans ce derby, les Togolais ont oublié que ces éliminatoires ne sont qu'une course de fonds et non de vitesse et que la tortue peut dans ce cas prendre le dessus sur le lièvre distrait. Donc que les Ecureuils bien coachés peuvent remporter une affiche devant des Eperviers plus aguerris. L'adversaire ainsi dégonflé n'a plus de bravoure. Un homme qui perd sa bravoure dans la débâcle perd sa lucidité. Au pire, il est capable de se donner la mort. A défaut, il voit le malheur partout. Ses boucs émissaires sont tout trouvés. Sa famille, ses frères, son entourage, etc.
N'en voulons pas enfin à nos frères togolais. Quand on sait que le dernier adversaire qu'est le Mali jouera crânement ses chances à Lomé et surtout cherchera à répliquer à l'affront de mars 2005 à Bamako, il faudra craindre le début d'une véritable infortune pour nos voisins. Ce qui n'est pas souhaitable pour le Togo, car le football est la seule chose commune que partagent ses citoyens. Fini un match des Eperviers, que les rancœurs interethniques reprennent, avec leurs corollaires de violences électorales et de réfugiés tous azimuts dans les pays voisins Ghana et Bénin.
Aidons nos frères togolais à s'en sortir. Faisons leur comprendre qu'ils ont encore des chances de se qualifier à la CAN. Surtout qu'ils ont un match à domicile qu'il faudra gagner à tout prix. Expliquons leur que l'idéal est que Togo et Bénin se qualifient ensemble à Accra. De façon à ce que les cinq pays du Golfe de Guinée, Côte d'Ivoire, Ghana, Togo, Bénin et Nigeria qui , de part et d'autre des frontières communes, partagent la même côte, les mêmes populations, les mêmes cultures, les mêmes régimes alimentaires, ont plus intérêt à être ensemble qu'à se pourfendre pour des broutilles de compétitions sportives. C'est cette musique-là que les Béninois doivent jouer pour apaiser leurs frères togolais.

lundi 18 juin 2007

La qualification des Ecureuils se joue à Lomé

Le parfum de qualification avidement inhalé à Cotonou est contenu dans une baudruche. Une victoire à Freetown face aux cancres sierra-léonais pourrait s'avérer insuffisante si l'un des deux rapaces, Eperviers ou Aigles, l'emportait d'un tout petit but à la dernière journée. En clair, pour les Ecureuils, le ticket gagnant du banquet d'Accra se joue plutôt à Lomé.

Accra n'est pas si loin. Mais pour y arriver, il faudra passer par Lomé. Cette lapalissade n'est pas que géographique. Elle est aussi sportive. Aussi bien pour les Ecureuils que pour les Aigles, la capitale togolaise devient dorénavant le siège de toutes les appétences. Comme si le sceptre du groupe 6 était entreposé dans un tabernacle chez nos voisins togolais, Lomé déterminera fort bien qui des trois prétendants mérite de fouler les pelouses ghanéennes en janvier 2006.

Le match plein, assuré par les Ecureuils dimanche dernier, a relancé la position des "Jaunes". Désormais à 8 points, juste derrière les deux co-leaders du groupe (Togo et Mali, 9 points chacun), le Bénin n'a pas son destin à ses crampons. Curieux paradoxe ! Après le match titanesque face au Togo et le boulevard qui se dresse face à la lanterne rouge du groupe, l'on devait rêver à une bien meilleure deuxième place, synonyme de qualification. Mais chasser les statistiques et elles reviennent au grand galop surtout dans une compétition pareille.

Il faudra retenir que pour se qualifier à la CAN 2008, il faut arriver premier ou premier ex æquo du groupe ou mieux accumuler au minimum 12 points au terme des six journées. Les deux derniers cas de figure sont à écarter pour les Ecureuils. Le premier cas est donc le seul qui vaille dans cette course pour Ghana 2008. Comme il est acquis ou permis de croire que les Léone Stars sont une machine à points, les Ecureuils avec 11 points gagneront leur ticket pour Accra à condition d'un match nul entre Eperviers et Aigles à Lomé. Tout autre résultat qu'un nul entre le Togo et le Mali élimine le Bénin. La qualification des Ecureuils se joue donc à Lomé et non à Freetown lors de la sixième et dernière journée.

Tchomogo, homme du match et Omotoyossi, homme de la journée
Pour autant le rêve qui est aujourd'hui permis est la résultante de l'éclatante victoire des Ecureuils emmenés par Omar Tchomogo. Avec deux passes décisives, la première, sortie des annales des écoles de football à savoir accélération, centre en retrait, l'arme fatale en football et la seconde, sur le même registre à partir d'un "Une-Deux" classique, Omar Tchomogo a tenu son double rang de capitaine et de meilleur passeur. Il aura ainsi permis en occasionnant le deuxième but de sonner le moral des Togolais et en provoquant le quatrième, de les assommer. Dans son couloir gauche, Tchomogo a été merveilleux par ces appels de balles qui ont rendu élastique et fluide le jeu des Ecureuils en deuxième partie.

De même, avec sa force bestiale de pénétration, Razack Omotoyossi a secoué l'ardeur défensive des Eperviers. Il aura réussi à se jouer de l'arrière garde togolaise en ouvrant d'abord le score en fin de première partie et ce contre le cours du jeu puis à récidiver une seconde fois avec le but du break. Son premier doublé en sélection face à une sélection nantie de performances comme celle du Togo en fait l'homme de la journée. Il confirme bien les choix de l'encadrement de le titulariser en pointe au détriment d'Abou Maiga.

Gagner sans tricher, le nouveau credo
Passée la période clair-obscure des penalties douteux, les Ecureuils savent à présent prendre leur destin aux crampons. Jouer sans tricher, gagner sans contorsions, tel semble le nouveau credo de l'équipe. C'est cette abnégation qui est à saluer dans la performance de dimanche. Une victoire limpide sans un coup de pouce, un football digne d'une romance avec un système de jeu bien rodé.

En choisissant de jouer l'offensive à outrance avec quatre attaquants (Tchomogo, Sessegnon, Ogoubiyi, Omotoyossi), Wabi Gomez est conforté dans son système. Il avait essuyé moult cirtiques face à l'Egypte en 2005 quand son équipe menant 3-1 s'est fait remonter à 3-3. Il a gardé la leçon sans renier ses convictions tournées vers l'offensive à domicile. Mais il y a deux ans le milieu de terrain béninois n'était pas aussi solide avec la paire Ahoueya-Tchomogo Séidath qui tourne actuellement à plein régime. Les deux qui ont pris du volume et de l'expérience rassurent à la récupération et ont beaucoup soigné leur relance.

Derrière, l'arrivée de Khaked Adénon aux côtés de Damien Chrisostome a sécurisé l'axe centrale. Enfin en raison, de la pléthore offensive, Wabi Gomez a bien compris en demandant à Anicet Adjamonsi et Alain Gaspoz de ne pas trop pratiquer les couloirs pour éviter la vague verte dans la seconde moitié béninoise. Dans cette entremise, Rachad Chitou a été tout oisif ce dimanche en l'absence d'attaquants percutants côté togolais.
En somme, comme un diesel, le moteur Ecureuils gagne du terrain. A condition que le retard mis au démarrage ne lui soit préjudiciable à l'arrivée. Ce serait alors dommage pour cette belle génération de rater le rendez-vous de 2008. Qu'Allah protège les Béninois à Freetown et à … Lomé!

lundi 4 juin 2007

Le nul incommodant des Ecureuils

Match nul. Chétive consolation pour le public sportif qui espérait un remake du parcours glorieux des "Ecureuils de la CAN 2004". Le calibre de l'adversaire, qu'il s'appelle les Aigles du Mali ou tout autre rapace, on s'en fout ! Pour que l'inconfort ne se substitue pas à l'amertume dans deux semaines face aux Eperviers du Togo, seule comptait dimanche dernier la victoire.

Passée l'étape de l'apprentissage (2002-2005) qui a succédé à la préhistoire du football béninois (1960-2001), il faudra dès maintenant arrêter avec l'angélisme grotesque qui consiste à 'positiver' les défaites ou à faire contre mauvaise fortune bon cœur. La petite forme dimanche du onze national a mis en exergue un début d'asthénie du football béninois. Il s'y ajoute l'état piteux de la pelouse du stade de l'Amitié, facteur des rebonds, des imprécisions et de toutes les maladresses. Impossible dans ces conditions de vivre un match plein malgré la qualités individuelles des athlètes et l'enthousiasme débordant du public.

Du coup les statistiques sont accablantes pour les Ecureuils, 5 occasions et 1 maigre tir cadré (le coup franc d'Omar Tchomogo en dernière période). Des données qui contrastent de façon ostentatoire avec les repères de l'adversaire, 7 occasions et 5 tirs cadrés. Comme un signe indien, l'insuccès malien révélé depuis quelques années s'est avéré à nouveau à Cotonou. Il explique toute la veine des Ecureuils au match aller comme au retour. Déterminant subsidiaire dans une compétition sportive, la baraka est ce qui a manqué le plus à la remuante équipe malienne.

A contrario, "les Jaunes", à l'exception du fringant Jocelyn Ahoueya, infatigable dans ce travail ingrat de la récupération, ont fait preuve d'une passivité extraordinaire, ne parvenant jamais à élever le rythme de cette rencontre. Et pourtant, le onze de départ ne souffre d'aucune contestation.

Le duo Maiga-Omotoyossi forme déjà un vieux couple depuis la CAN junior. Mais par manque d'altruisme et une mauvaise anticipation dans les appels de balle, ce duo demeure le moins prolifique de l'histoire des matches des Ecureuils.
Rare cadre avec Rachad Chitou dans l'effectif, Omar Tchomogo avec toute son expérience a suffoqué le jeu offensif et Stéphane Sessegnon, en dehors de quelques éclairs, n'a pas su élimer la défense malienne. Résultat des courses pour ces deux créateurs, l'animation offensive a manqué de jus.

Du coup s'est dévoilé au grand jour, le travail ingrat abattu en milieu de terrain par Jocelyn Ahoueya et Seidath Tchomogo pour contenir l'adversaire disposant d'un milieu très fourni avec Keita et Diarra. Inusables, les deux milieux béninois, toujours sur la brèche, ont déployé une intense énergie qui a voilé la prestation terne et approximative de leurs coéquipiers.

Derrière, le bloc défensif a ainsi profité de cet engagement dans la récupération pour ne pas apparaître comme souffre-douleur en face du géant Kanouté, très malheureux ce soir là. Et la prestation en dents de scie de Rachad Chitou, tantôt merveilleux quand il sauve la cage béninoise d'une parade utilitaire, et tantôt ubuesque quand il s'emberlificote dans une relance devant l'adversaire, a révélé un manque évident de concentration chez les Ecureuils à l'entame de ce match. Les simulations grotesques, en début de partie, de Razack Omotoyossi à la recherche de penalties imaginaires a mis au grand jour la facilité périlleuse avec laquelle les poulains de Wabi Gomez ont abordé le match face au Mali .

Les Ecureuils n'ont pas pris très tôt la mesure de l'enjeu comme c'est souvent le cas quand l'euphorie devance la réalité. Pour mémoire, en septembre 2003 face à Madagascar, à défaut de pression et devant les lauriers dressés à la suite du résultat flatteur à l'aller (1-1); les Ecureuils menés 2-0 en première mi-temps n'ont dû leur salut à Cotonou que par la complaisance de l'arbitre nigérian qui a accordé deux généreux penalties au Béninois pour gagner le ticket pour la suite.

Ces Ecureuils-là ne se déterminent que sous pression. Tenez ! En 2002, dégonflés (0-3) à Khartoum après le nul flatteur (1-1) de Lusaka, les Béninois se sont repris à Cotonou (3-0). En 2005, à la Can junior, après la casse nigériane, les Ecureuillons se sont bien repris face à la Côte d'Ivoire. En 2006, après la défaite à Lomé (1-2), ils ont dompté Sierra Léone (2-0) à Cotonou et réalisé l'exploit (0-0) à Bamako.

Cajolés, les Ecureuils se déconcentrent vite. Pour venir à bout du Togo dans moins de deux semaines, il faut crier haro sur le baudet. C'est la seule voie de salut devant les maigres chances qu'il reste pour accrocher une bonne seconde place du groupe 9, synonyme de qualification.

vendredi 25 mai 2007

Du service public de l'ORTB

Alors que partout dans le monde, la convergence a sorti le journalisme de sa verticalité, l'ORTB tarde à prendre la mesure des nouvelles normes de l'information et de la communication. Engoncée dans ses oripeaux, la "maison-mère" se décidera-t-elle à faire sa mue ou se complaira-t-elle dans la non-information, pompeusement taxée d'information "au service du développement" ? A juste titre, la réflexion de mon confrère Patient Atcho depuis l'Hexagone où il anime un blog relance le débat de la portée du journalisme dans les médias d'Etat.

Heureusement que l'information ne connaît plus de frontières. En traversant les cultures, elle féconde les idées. De plus, avec l'interactivité promue par l'age d'or des tic, c'est la fin du public godillot. Mais moins qu'une critique - au sens positif du terme - adressée à la personne morale de l'ORTB, souvent accusé à tort où à raison de saper la qualité de l'objet informationnel, c'est plus à un réveil professionnel de la troupe des journalistes diplômés des écoles que le débat s'adresse.

Qui informe qui, sur quoi, par quel canal et avec quels effets ? En répondant à ces questions, préalables à tout débat, on aura résolu à l'ORTB, le déficit communicationnel et surtout le paradigme dominant à savoir information = propagande. Retrouver le sujet informant n'est pas un fromage dans un média comme l'ORTB où les centres de décisions sont multiples.

L'ORTB, c'est l'hydre de Lerne, pour paraphraser l'autre. Au fait, quelle est la ligne éditoriale de ce média dit de service public ? A la vérité, beaucoup d'entre nous qui y travaillons, ne pouvons répondre à cette question. Tout au plus, nous nous contentons de dire que nous y sommes pour servir le pouvoir (pas le gouvernement). La nuance est très importante. Alors doit-on conclure que la ligne éditoriale est au service de l'exécutif ? La déduction est expéditive ou plutôt réductive. Car, les institutions de contre-pouvoirs ne s'excluent pas du pouvoir en tant qu'organe de décision.

"Un média public a d’abord pour objectif de s’occuper de la vie quotidienne des contribuables en leur proposant des reportages avec des exemples concrets (des cas pratiques), des enquêtes en bonne et due forme, des commentaires, des analyses..., qui sont susceptibles de leur permettre de bien comprendre l’actualité dans leur pays." (le matinal du jeudi 24 mai). En vous citant, mon cher Patient Atcho, je me permets de mettre en exergue le terme "contribuable".

Qu'il me soit permis de voiler ce que les professionnels de l'ORTB subissent ou acceptent de subir, et déduire qu'à l'évidence, le média auquel j'appartiens ne se réclame pas du "contribuable" plutôt du "pouvoir". Sans doute, cette dérobade ne se justifie pas. Nonobstant, elle permet de comprendre l'environnement premier de l'ORTB et notamment ses sources d'informations, ses méthodes de collecte et de traitement de l'information, les insuffisances techniques du médium télévision comme radio et surtout son ancrage dans le système décisionnel à commencer par l'exécutif.

Dans un pays, où la société civile a jeté son dévolu sur la politique et n'hésite plus à s'afficher du côté du pouvoir, où la presse n'attend la rente publicitaire que du côté de l'administration publique et des sociétés d'Etat, où toutes les institutions de la république ne mesurent leurs actions que par le nombre de fois que leurs responsables se sont miré à travers le petit écran, dans un pays comme le mien, l'information devient un viatique de la propagande.

Mais comme la mondialisation de la communication n'admet plus d'espace pour la propagande, je puis clamer avec enthousiasme qu'au cas où de l'intérieur même de l'ORTB, des voix ne s'élèvent pas pour condamner, avec M. Atcho, le non respect de la mission du service public, au jour de la révolution (dans son sens noble), aucun pouvoir aussi puissant soit-il ne peut empêcher les mutations.

L'histoire rappelle que la conférence nationale a délié les langues et les plumes. Les chaînes de l'aliénation politique ont été ainsi brisées une première fois lors de ce vent démocratique. Si les décideurs ne se rendent pas compte, au plus tôt, qu'il faille suivre la marche globale du monde en s'appropriant les Tic et en renonçant à cette notion éculée de la propagande, il arrivera un jour qu'avec sa posture unidirectionnelle, le message de l'ORTB n'ait plus de signification. Il déclinera et finira par disparaître. Et avec lui, son médium (radio ou tv) pour invoquer Mac Luhan, "the medium is the message" ; avec lui ses journalistes du fait que le message présuppose un émetteur.

Mais le public des médias subsistera. Le big bang informationnel est à nos portes. Et ce, au nom de la broyeuse globalisation !

mercredi 14 février 2007

Les meilleurs sportifs de l'année 2006

L'Union de la presse Sportive du Bénin (UPSB) a désigné les meilleurs sportifs de l'année 2006 au Bénin.
Sur le plan national, le lauréat est Séidath Tchomogo, international béninois ayant évolué en 2006 dans le championnat national avec l'équipe de football des Panthères de Djougou en première division.
Ce jeune défenseur était suivi depuis quatre ans pendant lesquels sa régularité en élite nationale ne souffre d'aucun point noir. Le seul local a bénéficié de la confiance de tous les entraîneurs des Ecureuils qui sont passés au Bénin.

Sur le plan international, le lauréat est Mouri Ogoubiyi, international béninois depuis plusieurs années, ce milieu offensif, n° 10 en équipe nationale qui est actuellement sociétaire de l'Etoile sportive de Sousse en tunisie est le footballeur béninois le plus titré en coupes continentales gagnées avec Eyimba du Nigéria, son précédent club et maintenat avec l'ESS. Son agilité technique qui déroute souvent la plupart des défenses adverses est sa première qualité. Il s'y ajoute que son parcours professionnel lui a fait prendre du volme.

Cependant, si le fait que le sport roi ait marqué le territoire sportif en ravissant les deux récompenses mies en jeu confirme sa popularité au Bénin, le vote des confrères a éclipsé les peogrès des autres disciplines.

Le jeune athlète, spécialste des courses de vitesse Mathieu Gnaligo, révélation 2006 avec ses deux médailles d'or au Niger et au Cameroun, classé 2ème après Séidath Tchomogo par les journalistes sportifs du Bénin aurait pu prétendre à cette place.

On peut spéculer de même pour les autres nominés. mais reconnaissons que ce sont les deux meilleur qui ont été choisis.

mardi 23 janvier 2007

Moussa Latoundji, sélectionneur des Ecureuils !?

Je propose que l'emblématique Moussa Latoundji qui a fait honneur au football béninois tout au long de son parcours d'abord commeamateur au Bénin puis comme professionnel au Nigéria, en France et en Allemagne soit appelé pour prendre les rênes de la sélection nationale. Cette idée, je l'avais suggérée en mars 2006 au président de la FBF, Moucharaf christian Anjorin alors que son bureau peinait comme à son habitude à trouver un sélectionneur pour les Ecureuils.

Si l'on est tous d'accord que le jeune retraité Moussa Latoundji n'est pas demandeur, il faudrait bien l'amener à l'accepter car je suis convaincu que la solution pour la relève du foot béninois ne viendra pas d'un expatrié que l'on va engraisser et qui passera son temps à rabibocher une équipe puis après plier bagage, après des défaites, sans crier gare. Les cas d'Atturquayefio cecil jones, bernard Simondi, Serge devèze sont éloquents.

Alors pourquoi ne pas confier la sélection à un joueur de talent dont l'envergure et le parcours professionnel est digne de respect ?

C'est un débat que je lance.