lundi 30 mars 2009

Ecureuils : les leçons de la défaite (0-1) de Kumassi

Rien n’est encore perdu pour les Ecureuils, qui à l’image de leurs adversaires du dimanche ont livré un match atone. La petite forme des vedettes ghanéennes, Appiah, Essien, Muntari a influé sur la qualité du jeu de l’adversaire. Par contre, les Ecureuils ont péché par naïveté et par un manque évident de concentration.

Pour mieux comprendre le but ghanéen intervenu à la vitesse d’un éclair, il faudra reprendre la bande intégrale des images de la rencontre telles que diffusées par le groupe LC2/AFNEX qui a acheté les droits de diffusion des matches qualificatifs de la Coupe du monde 2010, zone Afrique. Ces images débutent par un long panneau sur les Ecureuils au moment où passe « l’Aube nouvelle ».

Que de regards distraits pendant les couleurs nationales. Chewing um par ici, yeux furtifs par là, agitations de la tête et du corps, toute chose qui contraste avec le civisme et la concentration des Black Stars au moment de l’hymne national du Ghana. Pourtant, ce sont les couleurs nationales qui donnent le ton de l’enjeu dans toute affiche internationale. C’est à ce moment précis que le footballeur debout mesure l’enjeu d’une partie pour son pays.

Entendre résonner l’hymne de son pays dans un stade plein, vivre cette minute-là pendant laquelle s’arrête le temps d’une glace au soleil, le tintamarre des gradins et savoir que les projecteurs des caméras renvoient votre image dans des milliers de foyers du monde, est sans aucun doute pour un joueur le moment ultime de la concentration d’avant match. Or, les Ecureuils sont passés à côté de cet instant là. La suite est connue : encaisser le but le plus rapide de la première journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2010.

L’action du but ressemble bien à une fable. Sessegnon et Omotoyossi qui engagent au coup d’envoi. Une passe à l’arrière puis le ballon est très vite renvoyé en touche dans l’autre camp afin de permettre à chacun des onze Ecureuils de bien se positionner face à l’adversaire. Jusque là tout est parfait et dénote de la maturité de l’équipe.

Mais le hic se déroule en trois touches : une relance ghanéenne à la main, un ballon en profondeur pour Muntari qui s’est déjà positionné sur son flanc gauche devant le latéral droit béninois Moustapha Agnidé en plein rêve, le centre en retrait qui atterrit dans l’axe centrale avec Damien Chrisostome et Khaled Adenon encore en somme, et une reprise victorieuse de Prince Tagoe devant un petit gardien de but, Yoann Djidonou aux bras gelés par la pression du Baba Yara Stadium.

Le réveil est tardif après le coup encaissé dès la première minute. Et quand l’on y ajoute, les deux occasions en or manquées par l’approximatif Romuald Bocco médiocre, il y a de quoi se mordre les doigts à la fin de cette partie pour laquelle, les Ghanéens ont effectué le service minimum sans forcer leur talent.

Résultats des courses : les statistiques sont maigres pour les Ecureuils. Une seule frappe cadrée et en plus, elle était trop molle pour inquiéter le gardien des Black Stars. De plus, Sessegnon n’a pas du tout été ingénieux sur les rares coups francs dans les 20 mètres qui auraient pu permettre à l’équipe de revenir dans le match. Malheureusement, ces balles arrêtées ont été galvaudées par manque de concentration.

Il est aussi à déplorer le ridicule changement effectué par Michel Dussuyer en milieu de terrain avec la sortie du laborieux Jocelyn Ahoueya et l’entrée du transparent Koukou Djima. Ce qui a abouti dans les trente dernières minutes à la perte de la bataille en milieu de terrain, accentuant la brouillonne domination ghanéenne.

En somme, pour s’être déclarés vaincus avant le match, les Ecureuils ont appris une nouvelle leçon : en football, l’enjeu précède toujours le jeu. Pour n’avoir pas su prendre la mesure de l’affiche avant de fouler l’antre du stade de Kumassi, les Béninois se contentent d’une défaite honorable.

Mais qu’il soit compris de tous, une défaite n’est ni plus ni moins qu’un point de perdu là où le nul était jouable. Les Aigles du Mali, prochains adversaires des Blacks Stars (6 juin) et des Ecureuils (20 juin), l’ont très bien compris au Soudan en ramenant à Bamako le précieux point qui relègue le Bénin à la dernière place de son groupe.

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