mardi 25 août 2009

Anjorin, un président par défaut

Faute d’adversaire, Moucharaf Anjorin conserve le sceptre de la Fédération Béninoise de Football pour quatre années de plus. Etrange reconduction d’un personnage dont la simple apparition publique suscite reproches et récriminations.

Certes, deux tondus et trois pelés ont été abandonnés sur le quai, le lundi dernier, mais l’emprise des dirigeants de clubs sur la famille du football a débouché sur l’incommodante reconduction d’une partie de l’équipe sortante de la Fébéfoot. Identifiés comme réfractaires, les frères Didavi (Bruno et Quentin) présentent bien le portrait robot de ces héros intrigants et impertinents qui se forgent une carapace en carton.

D’abord récupérés par Moucharaf Gbadamassi au début des années 1990, confiés ensuite à Martin Adjagodo, pressés et jetés tels des citrons par Anjorin Moucharaf entre 2000 et 2009, les « deux frères » devraient méditer infiniment leur nouveau sort.
Après avoir fait la pluie et le beau temps dans les instances dirigeantes, ces quinze dernières années, « les Didavi » vont apprendre dès à présent à vivre sans la Fébéfoot qu’ils ont naïvement considérée comme leur citadelle. Soupirent-ils sur un hypothétique rebondissement, sans doute.

Ce qui n’empêche pourtant pas Anjorin Moucharaf de sabler tous les soirs son « Orangina » en ce mois béni de ramadan et d’exhiber fièrement sa combinaison de premier supporter des Ecureuils, le 09 septembre prochain à Kouhounou lors de la venue des Aigles du Mali. Qu’importe donc les invectives et les récriminations ! Signe des temps, la bedaine lorgnera arrogamment « les jaloux et les envieux » qui s’acharnent sur le bonheur de l’élu.

C’est que Moucharaf Anjorin revient de très loin. Mis en minorité au bureau exécutif depuis trois ans en raison de la cabale des frères Didavi, ayant échappé à un projet de destitution au dernier conseil national, Anjorin a puisé ses dernières forces hors des principaux acteurs nationaux en faisant hara kiri. Il a admis malgré lui, la modernisation de l’administration du football en s’engageant pour la professionnalisation du milieu sportif, jetant à la poubelle sa vision archaïque de la discipline qui veut que le dirigeant régente et triche impunément avec les résultats et les subventions.

« Manager des Ecureuils », «Faiseur de classement », « gourou des arbitres », « vendeur de maillots », « agent de joueurs », « indicateur du club champion avant terme », etc, une kyrielle de sobriquets affublés à Moucharaf Anjorin dont le nom a commencé par sonner faux pour lui et pour sa famille le poussant à faire sa mue. Au tréfonds de la déchéance, quand chute par pans entiers votre dignité, il ne reste plus qu’à faire la repentance et demander une deuxième chance. C’est cette deuxième chance qui vient d’être accordée à Moucharaf Anjorin.

mercredi 3 juin 2009

Dussuyer fait nous rêver !

C’est un habitué de la moquette de Kouhounou qui débarque cette fin de semaine à Cotonou. Il n’y a certainement pas meilleure proie pour les Ecureuils qui espèrent se relancer après la défaite de Kumassi. D’autant que le calendrier prévoit un déplacement difficile à Bamako, deux semaines plus tard. A priori, tout plaide pour une victoire facile dimanche.

Oublier le faux départ de Kumassi et accrocher une bonne position au classement final de cette deuxième journée des éliminatoires cumulées CAN/Coupe du monde 2010 est un objectif atteignable pour les Ecureuils. Le calibre un tantinet en dessous de l’adversaire soudanais devrait faciliter le job. Bardés de titres (Mouri Ogoubiyi), de distinctions (Stephane Sessegnon), d’expériences (Damien Chrisostome) et de détermination (Jocelyn Ahoueya), les poulains de Michel Dussuyer n’ont plus qu’à plier le match face à un adversaire certes régulier mais qui s’étouffe facilement en déplacement.

Alors comment y arriver quand la tâche s’annonce déjà facile ? C’est le piège qui s’est refermé sur les Ghanéens lors de la première journée pendant laquelle les coéquipiers de Michael Essien ont dû se contenter d’un maigre but. Pour les Ecureuils, c’est ce piège là qu’il faudra éviter. Les matches faciles sont réputés les plus difficiles pour le pays hôte. Tenez ! En juillet 2004 à Cotonou lors des préliminaires CAN 2006, Madagascar a donné de la migraine au public sportif de Cotonou qui s’attendait à un match facile.

Or la pratique sportive ne rime pas avec le complexe de supériorité ou l’excès de confiance. Les exemples d’équipes hôtes passées à la trappe sont légions sur le continent et ailleurs. Point n’est besoin de rappeler la leçon camerounaise aux Ivoiriens en 2005 à Abidjan, ou plus récemment l’humiliation en 2008 du Sénégal, privé de compétitions CAN/CM 2010 par la modeste équipe gambienne. Les Ecureuils devraient retenir que la seule confiance qui vaille c’est la victoire. Celle-ci sera davantage belle si elle s’accompagne de nombreux buts. A l’image de cette mémorable raclée infligée aux Eperviers en 2007 ici même à Kouhounou.

A Dussuyer Michel de trouver la formule magique pour faire mieux que ses prédécesseurs. Cecil Jones Attuquayefio a montré le chemin en 2003 en nous offrant une sublime victoire (3-0) face aux Soudan. Wabi Gomez a suivi ses traces en 2007 (2-0). Avec la maturité et les talents qui ont explosé, Dussuyer devrait faire plus. D’abord en réussissant à convaincre Yoan Djidonou de coller à l’histoire en conservant ses cages vierges. Ensuite, en demandant à sa pléiade d’attaquants de ne pas hésiter à frapper au but. C’est à ce prix que Dussuyer pourrait vite faire oublier ses prédécesseurs qui par la qualité de leur travail ont réussi, chacun d’eux, à qualifier l’équipe aux deux CAN de l’histoire du pays.

La responsabilité est donc plus dans le camp de l’entraîneur français que celui des joueurs béninois. A Dussuyer de l’assumer jusqu’au bout en trouvant les mots justes pour permettre au public sportif d’espérer une qualification à la CAN voire à la Coupe du monde !

vendredi 15 mai 2009

HAAC : Ne pas se tromper de vote

Il y a beaucoup de candidats qui aspirent à être conseiller à la HAAC sans grande conviction, et il y a une candidate, qui une fois élue, s’attachera à défendre et à protéger la profession et ses animateurs. Alors pourquoi continuer de douter ?

La démagogie, la calomnie et les pratiques de corruption sont les armes des politiciens. La vérité est le credo des animateurs de la presse. Et c’est sur le terrain de la vérité que se situe Philomène Aboudou, depuis la validation de sa candidature par la commission électorale (CEA/HAAC). Car contrairement à tous ses adversaires qui ont entamé précocement la campagne sans tenir compte du calendrier officiel, Mme Aboudou est restée légaliste jusqu’au bout par respect aux décisions des institutions que nous avons érigées par nous-mêmes.

Depuis une dizaine de jours, elle a entamé une campagne civilisée allant au contact de journalistes juniors actifs et soucieux pour l’avenir de leur profession, donnant des coups de fil à des seniors soucieux du sauvegarder certains acquis de la liberté de presse, et répondant par mails aux interpellations de nombreux confrères qui s’inquiètent de la « politisation » actuelle de la HAAC. Tous convergent vers une et une seule doléance : mettre la HAAC au service des professionnels.

Et qui mieux que cette mère de famille entrée à l’ORTB au début des années 80, de par son parcours, son expérience et ses responsabilités actuelles est en mesure de comprendre les besoins légitimes d’aération des radios et télévisions privées plombées par le fisc et les redevances ou encore les besoins d’émancipation des radios rurales et communautaires confinées par un cahier de charges stalinien.

Depuis plus d’une vingtaine d’années, les témoignages concordent que Philomène Aboudou est restée fidèle au crédo du journalisme à savoir professionnalisme, neutralité et responsabilité. Journaliste, elle transcende les clivages, les courants et les générations. Ce sont ces socles qui ont bâti sa réputation et son dévouement et sur lesquels elle va s’investir aux côtés des huit autres membres venus d’horizons divers à défendre et à protéger la substance du journalisme, de la communication de masse et des technologies de l’information et de la communication.

lundi 11 mai 2009

Mouri OGOUNBIYI. « Première saison en Europe, Première Coupe »

Finale de la Coupe de France. Un à un, les Guingampais racontent leur sentiment le plus marquant.La finale de la Coupe de France 2009 reste un bonheur partagé.

Stéphane TRÉVISAN. « La frustration de la finale perdue en 1997 est effacée et bien effacée. Ce n'est que du bonheur et il a fallu attendre douze ans. A 1-0, j'ai revu 1997, mais il y a dans cette équipe une vraie force mentale pour renverser des situations difficiles. »

Guillaume GAUCLIN. « J'ai soulevé la Coupe en pensant très fort à mon père décédé en début d'année. »

Bakary KONÉ. « La solidarité du groupe est fantastique. Quand Rennes a ouvert le score, on s'est accroché et on n'a rien lâché. Tous unis comme des frères. »
Christian BASSILA. « Pendant l'échauffement, le public et le Kop rouge ont dessiné trois lettres géantes dans les tribunes, EAG avec des tifos. C'était grandiose. Inoubliable ! »

Jean-Christophe VERGEROLLE. « Je ne retiens pas une image mais plusieurs images : le Stade de France en fête aux couleurs de la Bretagne, cette formidable communion entre le public et les joueurs, l'explosion de joie au coup de sifflet final ou encore la remise du trophée. Tout était magique. Quel souvenir ! »

Felipe SAAD. « Pour cette finale historique, j'avais confectionné un drapeau, mi-Bretagne, mi-Brésil. Une fabrication maison. Je ne l'ai pas quitté de la soirée. »

Yves DEROFF. « C'est une grande fierté pour un joueur de gagner trois Coupes de France et une Coupe de la Ligue. Dans l'état d'esprit, cette victoire me rappelle la première coupe remportée avec le FC Nantes. Sur le plan émotionnel, ce fut aussi fort qu'en 1999 ».

Fabrice COLLEAU. « Christian Bassila est un homme exceptionnel. Je suis très fier qu'il soit le capitaine de Guingamp et il m'a fait un énorme cadeau. Il m'a demandé de soulever la coupe avec lui. Je ne le remercierai jamais assez pour ça. Il me l'avait annoncé à Toulouse et il a tenu sa promesse. C'est le patron du groupe, c'est le guide. Cette saison restera gravée à jamais. »

Badara SÈNE. « Lorsqu'avec Richard Soumah, j'ai porté la Coupe devant les supporters, c'est un rêve qui s'est réalisé. On a vu combien les supporters étaient heureux, combien on leur faisait plaisir. Je n'ai pas pleuré, mais cela m'a touché. Je connaissais le Stade de France, mais là c'était incroyable. »

Wilson ORUMA. « Le plus beau, le plus fantastique c'est de voir une petite ville comme Guingamp gagner une Coupe et entrer dans l'histoire. Personne ne croyait forcément en nous, mais nous avons cru en nous. ».

Lionel MATHIS. « Le truc c'est d'avoir gagné la Coupe avec une équipe de L2 alors que cela fait 50 ans que personne n'y était parvenu. C'est là l'exploit. L'ambiance et les couleurs m'ont impressionné. J'ai d'autant plus apprécié que ma famille était là parce qu'elle habite tout près du Stade de France. »

François BELLUGOU. « Ce qui m'a le plus touché est de pouvoir porter la Coupe vers ma famille et de voir mon père très ému en me voyant arriver. Vraiment, cela m'a touché et j'ai aussi pensé à tous les gens qui nous ont encouragés. »

Mouri OGOUNBIYI. « Beaucoup de grands joueurs comme Zinedine Zidane, Thierry Henry, Ronaldinho ont foulé la pelouse du Stade de France et ont marqué son histoire. Pour ma première saison en Europe, je suis très content de gagner une Coupe. »

Yohann RIVIÈRE. « Je retiens surtout l'entrée sur le terrain, il y avait énormément de bruit. La présentation des équipes où l'on était applaudi par les Guingampais et sifflé par les Rennais était également un beau moment, tout comme la Marseillaise, reprise en coeur par tout le public. »

Richard SOUMAH. « Je veux tout garder de cette soirée sans mettre en avant un moment ou un autre de cette journée inoubliable. »

Cédric LIABEUF. « Mon souvenir de la finale reste ce bonheur partagé. On a vécu quelque chose de grandiose ensemble, des moments privilégiés. La fin de saison approche mais on n'a pas envie de se séparer. »

GILSON SILVA. « Le moment le plus fort a été l'entrée sur le terrain. L'émotion était à son comble, surtout quand j'ai entendu les hymnes. Ce sont des choses qui me resteront. »

EDUARDO. « Je retiens avant tout la fête d'après-match. Avec les autres joueurs, on s'est regardé les yeux dans les yeux. Ce trophée, il est pour nous tous ! »

mardi 5 mai 2009

Eto'o, le chant du départ

Cette saison, Samuel Eto'o, l'attaquant du FC Barcelone, semble, à l'image de son équipe, inarrêtable. L'international camerounais file ainsi tranquillement vers un sacre en Liga, au détriment du Real Madrid, et est toujours en course pour succéder à Manchester United au palmarès de la Ligue des Champions. Pourtant, ces dernières semaines, l'ancienne vedette de Majorque a laissé entendre, par son comportement, qu'un vent de changement pourrait bien souffler cet été sur la carrière du triple Ballon d'Or africain.

En 42 matches disputés, Liga et Ligue des Champions confondues, Samuel Eto'o a inscrit la bagatelle de 32 réalisations. Un total déjà énorme qui devrait encore être grossi de quelques unités d'ici la fin de saison puisque le FC Barcelone doit encore disputer quatre matches de championnat, une finale de Coupe du Roi et une demi-finale retour de Ligue des Champions, peut-être suivie d'une finale...

Autrement dit, 2009 pourrait être le symbole de toutes les réussites pour les Catalans et leur icone depuis maintenant cinq saisons. Pourtant, paradoxalement, le chant du départ n'a jamais semblé été aussi retentissant pour le Lion Indomptable... Si, officiellement, aucune véritable information n'a encore filtré à ce sujet, plusieurs éléments permettent de penser que le natif de Nkon se prépare à faire ses valises. Pire, les Blaugranas ne souhaiteraient pas le retenir envers et contre tous...

Mais tout s'explique. En fin de contrat au 30 juin 2010, Eto'o aurait dernièrement refusé une prolongation de bail portant jusqu'en 2014 avec les Barcelonais, et souhaiterait relever un nouveau défi. De fait, les leaders de Liga pourraient devoir se résoudre à laisser filer leur perle gratuitement d'ici 13 mois... Une idée à laquelle ne peut se résoudre un club comme le Barça, qui devra donc faire toute ce qui est en son pouvoir pour récupérer quelques millions d'euros sur l'ancien de Leganes.

Entre Eto'o et sa direction, on joue donc au chat et à la souris... L'été dernier, le numéro 9 avait été placé sur la liste noire de Josep Guardiola, alors intronisé en lieu et place de Frank Rijkaard, au côté de Ronaldinho ou Deco, mais avait finalement été conservé au regard de son comportement exemplaire lors de la préparation d'avant-saison. Après avoir pris sa revanche sur le sort et son entraîneur, Samuel Eto'o s'en irait donc comme un prince...

Et les propositions ne manqueront pas d'affluer. Pour étayer la thèse d'un départ, le principal intéressé est en pourparlers, depuis plusieurs semaines, avec un agent français qui prendrait la suite du Grupo Santos Idub, pour gérer les droits à l'image du joueur et ses affaires contractuelles. Implanté de l'autre côté des Pyrénées depuis plusieurs années déjà, l'agent en question nous a confirmé qu'une réunion s'était tenue, ce lundi 4 mai, avec le frère du Blaugrana et son avocat, Maître Mesalles, et qu'un "projet de travail en collégial va très certainement être mis en place".

Son nouveau représentant aurait alors la charge de trouver une nouvelle destination et un challenge de poids à relever, en Angleterre ou en Espagne. Après douze ans passés au pays de Cervantes, le médaillé d'or aux Jeux Olympique de Sydney en 2000 aspire à un nouveau défi parfaitement compréhensible. Reste à savoir ce que décidera Samuel Eto'o... Pour le moment, seul l'intérêt avéré de Manchester City a filtré. Les pensionnaires du City of Manchester Stadium aimeraient faire du Camerounais le fer de lance d'une campagne de recrutement de stars sans précédent. Avec seulement quelques mois de contrat à honorer, le Lion serait accessible pour une somme avoisinant quelques 15 millions d'euros. Presque incroyable pour un joueur d'un tel talent.

Mais, comme avec le Milanais Kaka l'hiver dernier, les Citizens ont rapidement tenu à démentir cette information révélée par le très sérieux quotidien britannique, The Times. Toutefois, personne n'est dupe... Mais comment imaginer le triple Ballon d'or africain (2003, 2004 et 2005) dans une équipe qui ne participera pas à la Ligue des Champions la saison prochaine ?

Tiré de www.football.fr

HAAC : Qui est le meilleur choix

Les FCBE comme les G et F financeraient à coups de millions des candidats suite à la bourde de la CEA/ HAAC qui a à tort encouragé cela par sa malheureuse décision de fixer à 2.000.000 FCFA le plafond de la campagne..

Demander à un candidat qui gagne au plus 200.000 FCFA par mois (après 10 ans de service) de ne pas dépasser dix fois plus en deux semaines de campagne, c'est déjà une porte ouverte au financement extérieur là où ce sont ses soutiens au sein de la profession qui devraient cotiser pour sa campagne. Tout le monde sait que les journalistes adhèrent aux mouvements associatifs mais ne cotisent jamais. Le cas de l'UPSB que je connais bien est un exemple.

Pour moi, cette élection n'avait pas besoin d'une campagne comme le font les politiques. On se connaît tous dans la profession ne serait-ce que par les signatures au bas des articles, la voix à la radio ou la tronche à la télévision.

Pour autant, l'irruption des financements politiques dans notre campagne se comprend aisément, du fait que des membres de cette HAAC (à priori neutre dans le jeu politique), ont, tout au long de leur mandat, préféré afficher leurs couleurs politiques compromettant dangereusement la neutralité de l'institution et trichant impudiquement avec leurs mandants (de courants politiques diverses ou même parfois apolitiques).

Ne soyons donc pas étonnés de voir le débat voler très bas dans un milieu à priori d'intellectuels et de cadres. Ne soyons pas surpris des accusations sans preuves et des mises au point en détresse.

Si nous voulons redorer la HAAC, l'extraire de la politisation abjecte, si nous voulons d'une HAAC neutre, prête à jouer son rôle constitutionnel de défense de la liberté de la presse, évitons de voter pour des candidats qui seront demain des marionnettes des forces politiques toutes tendances confondues.

Ensemble votons Philomène ABOUDOU (philoreine@yahoo.fr), professionnelle neutre, qui transcende les courants et les générations et qui mesure bien de par ses responsabilités actuelles, la grandeur de la tâche, la nécessité de protéger les journalistes et de mettre fin à la précarité des animateurs de la profession.

jeudi 30 avril 2009

Pourquoi le racisme se révèle dans nos stades ?

Depuis quelques temps on assiste à une recrudescence du racisme dans les enceintes sportives au lieu de le voir disparaitre.Petit tour d’horizon sur ce sujet épineux. Pourquoi cette montée en puissance ? Pourquoi ce la est-il (encore) toléré ? Pourquoi ne pas combattre le problème à la source ? Beaucoup de questions dont les réponses restent floues.

On parle souvent d’un stade de foot comme étant le reflet de notre société. En effet il accueille chaque semaine des dizaines de milliers de personnes issues de tout bord, de toutes nationalités, de toutes obédience bref un melting-pot génial réuni et acquis pour la même cause : supporter son équipe. Mais à l’image de notre chère société de con-sommation, il se dégage toujours des brebis galeuses qui gangrènent le reste du troupeau. C’est l’exception qui confirme la règle, il y a toujours des cons.
Mais dans un stade (ou même dans le contexte extra-sportif) aucune exception ne doit être tolérée concernant de tels agissements. Mais avant de se plonger plus concrètement dans le triste bilan du racisme dans les stades, mention spéciale aux pontes de l’UEFA, qui entre 2 cuillères a soupe de caviar, pensent qu’avec une déclaration dans la presse et une amende digne d’un PV pour stationnement sur place handicapé ils vont arriver à bout d’un tel phénomène. Bravo pour votre incompétence, sur ce, plongeon dans un univers plus répandu qu’on le croit.
Racisme, non connais pas
Ce qui me rend triste lorsque j’écris cet article c’est le nombre d’exemple d’actes racistes qui m’est venu immédiatement à l’esprit d’un seul coup sans vraiment pousser la réflexion et je me suis rendu compte qu’il y a encore pas mal de boulot à faire dans la lutte anti-racisme.

Récemment, l’affaire Balotelli et Ibrahimovic contre la Juventus. Le premier a eu droit au refrain habituel sur sa couleur de peau tandis que le second s’est vu reproché son origine Bosniaque…affligeant. On a eu droit aux excuses du président de la vieille dame, a des déclarations chocs de Ranieri et bien sur des 2 principaux intéressés mais aucune sanction ni actions concrètes, “on remet ça” alors comme disaient à l’époque les 2 “blacks” Wiltord et Anelka à la TV.

Petit rappel non exhaustif des récentes affaires de racisme auxquelles on a eu le droit, sans qu’apparemment cela effraie qui que ce soit au plus haut niveau des instances footballistiques, tant que le buffet est bien garni et que ‘conchita’ fait le ménage pourquoi se déranger ?

L’affaire Ouaddou qui a eu le mérite d’aller jusqu’au bout (condamnation de la personne coupable d’injures racistes)
L’affaire Milan Baros qui a eu un geste malheureux et déplacé envers un Rennais
L’affaire Mensah qui a été classé cette semaine, motif pas assez de preuves (c’est pas comme si maintenant dans tous les stades il y a 3 stadiers pour 1 supporter et des cameras partout, non non on entend rien et on voit rien)
Le cas Lazio de Rome et son homme vedette Di Canio avec un florilège de banderole et de cris racistes et le fameux signe nazi en guise de célébration de but
Le cas de la mort d’un supporter juif à paris à la sortie du Parc Des Princes lors d’un match UEFA
L’affaire de la célèbre banderole anti-chti
Le cas du public de l’Atletico de Madrid coutumier des cris de singes (apparemment ça ne dérange pas Sinama-Pongole qui les a défendu devant l’UEFA)
L’affaire Eto’o excédé qu’il soit conspué de cris de singes sur certains terrains espagnols menaçant de quitter le terrain
L’affaire du Zénith St P. avec l’OM où les supporters russes étaient cagoulés avec l’habit typique du KKK (lors d’un match européen, après une très longue enquête ils écoperont de 30 000€ d’amende…pour la rigolade puis ils gagneront la coupe UEFA)
Le cas des banderoles racistes qu’on ne cache plus et montrées au nez et à la barbe des instances
..et j’en passe et des meilleurs. A noter que ce sont des exemples très ciblés sans vouloir faire de généralisation, révoltant.
Pas vu, pas entendu, pas pris
Nul besoin de vous dire que cela fait beaucoup, voire trop. Quand vous entendez certains dire qu’il n’y a pas de problèmes et que tout est rose et merveilleux dans les stades, que les gens viennent en famille et les hymnes nationaux ne sont pas sifflés (ah non ce sont les portes du stade qui grincent[sic]) c’est terrifiant. Alors pourquoi ne pas mettre en place une tolérance zéro ? Simplement parce que cela coute de l’argent, beaucoup d’argent !

Le PSG prendrait-il le risque de se mettre à dos tout une tribune ou est-ce qu’on pourrait donner plus de pouvoirs aux arbitres (qui seraient capable d’arrêter une rencontre ou de la suspendre temporairement sur simple suspicion d’acte raciste). Parce que mettre un carton jaune à Ouaddou alors qu’il est victime de cris racistes fournis pendant 45min c’est limite.

L’argent est le nerf de la guerre et un supporter raciste est un supporter quand même, un con-sommateur comme un autre. Ajoutez à cela une certaine politisation de certaines tribunes (mouvements extrémistes) et vous avez tous les ingrédients pour que ça dégénère, en toute impunité. Attention à ne pas faire l’amalgame je parle ici de minorités, cependant celles-ci sont de plus en plus visible.

Une sorte de semi-tolérance s’est instauré, un arrangement à l’amiable qui consisterait à dire : ne soyez pas trop démonstratif et achetez nos maillots, et vous pourrez rentrer dans nos enceintes et venir voir les matchs. Cela fait des décennies que le racisme est connu surtout en Espagne et en Italie, les multiples campagnes de lutte contre ce fléau n’ont pas eu les résultats espérés si on prend un peu de recul. Voir Henry, Eto’o et toute la clique agitez des pancartes pendant 30sec à la TV ou voir des minots 5 min avant le début d’un match brandir une banderole “NO RACISM” c’est dérisoire.
Un bilan noir, loin d’être rose
Je crois que si rien n’est fait, s’il n’y pas de prise de position stricte et de mesures spectaculaires on continuera à baigner dans une sorte de complaisance visant à minimiser ces actes qui se multiplient. Ce sport souvent associé au terme “universel” ne revêt pas cette signification dans certains cas, et ce que je trouve regrettable c’est que c’est toujours dans les mêmes endroits avec les mêmes personnes…

Mais comme partout tant qu’on atteint pas la limite on ne bougera pas. La Juve ne seras pas sanctionnée (encore et encore), le PSG sera juste exclu de la Coupe de la Ligue (une punition ?), Di Canio n’a jamais été inquiété (ou très peu), on aime dire que le Parc des Princes est un exemple de diversité, les joueurs de couleur sont toujours sifflés en Espagne.. alors pourquoi s’inquiéter?

L’actu
En marge de cet article je viens d’apprendre que le stade de la Juventus (Delle Alpi) a été suspendu pour un match à huit clos ferme. Mais c’était sans compter sur les dirigeants turinois (ont-ils vraiment une conscience) qui interjettent un appel à cette décision, soit-disant parce que celle-ci n’etait pas “motivée”. Et la marmotte elle met le chocolat dans le papier d’alu…comme quoi on frise le ridicule quand on s’acharne à nier l’évidence, il y a un vrai problème de racisme dans les stades et dans la façon d’eradiquer ce fléau. Déjà le reconnaitre et le combattre efficacement (interdiction de stade?) lancerait un veritable élan dans la lutte anti-raciste dans le sport, et surtout dans notre bien-aimé football.

Tiré de http://www.pkfoot.com/