dimanche 25 mai 2008

Le G13 à la recherche d'un leader

Auréolé de ses succès électoraux dans diverses communes du Bénin profond, le G13 a l'obligation politique de se structurer très tôt derrière un leader capable de porter un projet de société et de gouvernement avant l'échéance cruciale de 2011. Autrement le pot de fer issu du scrutin municipal, communal et local risque de se muer en pot de terre, au grand dam de l'avenir politique des associés de cette formation.

L'adage selon lequel "il faut un capitaine dans un bateau" colle bien à cette nouvelle barque politique appelée G13. Cette formation qui évolue comme un mille pattes, - Dayori dans le nord ouest, Issa Salifou dans le nord–est, Gnigla dans le littoral du Sud-ouest, Ficarra dans la vallée du sud ouest, Agoua au Centre, Domingo au Sud-est, etc..-, a besoin d'une tête forte pour orienter ces pas de géant. Car, la friabilité des regroupements politiques au Bénin si souvent liée aux mirages du gâteau gouvernemental porte aussi un nom : l'absence de leadership.

Si le G13 semble bien s'enorgueillir de la coupole d'anciens ministres, d'hommes d'affaires et d'anciens directeurs de sociétés publiques, la tentation de goûter une nouvelle fois dans l'immédiat aux privilèges du pouvoir n'est pas à exclure. Depuis l'avènement du renouveau démocratique, nombreuses sont les alliances de partis politiques qui ont volé en éclats après la formation d'un gouvernement. Normal, dira-t-on d'autant qu'après les élections, chacun des partis espère voler de ses propres ailes.

Cependant, l'histoire politique depuis 1991 démontre aisément que les partis structurés autour d'un leader sont les seuls à conserver une identité propre. Le PRD avec Adrien Houngbédji, la RB avec Nicéphore Soglo, le PSD avec Bruno Amoussou, le Madep avec Sefou Fagbohoun, et plus récemment encore Force clé avec Lazare Sehoueto. Par contre des partis évoluant dans des alliances de pétaudière, sans possibilité de leader à long terme, comme le RAP, le G17, l'UBF et plus proche l'IPD et le FARD Alafia ont fondu comme des glaces au soleil. Ainsi, bien que né avec des dents et comptant en son sein un ancien candidat à l'élection présidentielle, le G13 a besoin d'un grand souffle pour survivre aux soubresauts politiques.

La dimension présidentiable d'Antoine Dayori suffit-elle pour aiguiser son leadership au G13 ? Le sang froid de Venance Gnigla est-il un atout maître ? La dimension financière de Issa Salifou, Edmond Agoua ou Cyriaque Domingo assure à chacun d'eux le titre de commandeur ? Ou plutôt doit-on miser sur l'ardente résistance politique de Sacca Ficara pour lui confier le sceptre du G13 ? Autant de questions qui dans l'immédiat des réponses font plomber la question du leadership.

Une chose est certaine en restant entre les quatre murs de leur alliance politique, les éclaireurs du G13 risquent un suicide politique tant la stratégie très centriste du "ni mouvance ni opposition" risque à terme de lasser les militants et sympathisants. A moins de se trouver un leader extérieur qui transcende les différentes forces et faiblesses du groupe et qui incarne à bien des égards l'unité nationale et la compétence sans pour autant porter les stigmates d'un boulanger prêt à rouler ses soutiens politiques dans la farine.
Ce leader existe bel et bien. Et il faudra, en le trouvant, s'identifier très vite à lui dans la perspective de constituer un groupe victorieux à l'élection présidentielle de 2011. Encore faudra-t-il que les prétendants à ce leadership expriment le besoin d'incarner le G13. De surcroît, bien intelligent sera celui qui aura tendu la première main en direction de ce vivier électoral !

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