lundi 18 juin 2007

La qualification des Ecureuils se joue à Lomé

Le parfum de qualification avidement inhalé à Cotonou est contenu dans une baudruche. Une victoire à Freetown face aux cancres sierra-léonais pourrait s'avérer insuffisante si l'un des deux rapaces, Eperviers ou Aigles, l'emportait d'un tout petit but à la dernière journée. En clair, pour les Ecureuils, le ticket gagnant du banquet d'Accra se joue plutôt à Lomé.

Accra n'est pas si loin. Mais pour y arriver, il faudra passer par Lomé. Cette lapalissade n'est pas que géographique. Elle est aussi sportive. Aussi bien pour les Ecureuils que pour les Aigles, la capitale togolaise devient dorénavant le siège de toutes les appétences. Comme si le sceptre du groupe 6 était entreposé dans un tabernacle chez nos voisins togolais, Lomé déterminera fort bien qui des trois prétendants mérite de fouler les pelouses ghanéennes en janvier 2006.

Le match plein, assuré par les Ecureuils dimanche dernier, a relancé la position des "Jaunes". Désormais à 8 points, juste derrière les deux co-leaders du groupe (Togo et Mali, 9 points chacun), le Bénin n'a pas son destin à ses crampons. Curieux paradoxe ! Après le match titanesque face au Togo et le boulevard qui se dresse face à la lanterne rouge du groupe, l'on devait rêver à une bien meilleure deuxième place, synonyme de qualification. Mais chasser les statistiques et elles reviennent au grand galop surtout dans une compétition pareille.

Il faudra retenir que pour se qualifier à la CAN 2008, il faut arriver premier ou premier ex æquo du groupe ou mieux accumuler au minimum 12 points au terme des six journées. Les deux derniers cas de figure sont à écarter pour les Ecureuils. Le premier cas est donc le seul qui vaille dans cette course pour Ghana 2008. Comme il est acquis ou permis de croire que les Léone Stars sont une machine à points, les Ecureuils avec 11 points gagneront leur ticket pour Accra à condition d'un match nul entre Eperviers et Aigles à Lomé. Tout autre résultat qu'un nul entre le Togo et le Mali élimine le Bénin. La qualification des Ecureuils se joue donc à Lomé et non à Freetown lors de la sixième et dernière journée.

Tchomogo, homme du match et Omotoyossi, homme de la journée
Pour autant le rêve qui est aujourd'hui permis est la résultante de l'éclatante victoire des Ecureuils emmenés par Omar Tchomogo. Avec deux passes décisives, la première, sortie des annales des écoles de football à savoir accélération, centre en retrait, l'arme fatale en football et la seconde, sur le même registre à partir d'un "Une-Deux" classique, Omar Tchomogo a tenu son double rang de capitaine et de meilleur passeur. Il aura ainsi permis en occasionnant le deuxième but de sonner le moral des Togolais et en provoquant le quatrième, de les assommer. Dans son couloir gauche, Tchomogo a été merveilleux par ces appels de balles qui ont rendu élastique et fluide le jeu des Ecureuils en deuxième partie.

De même, avec sa force bestiale de pénétration, Razack Omotoyossi a secoué l'ardeur défensive des Eperviers. Il aura réussi à se jouer de l'arrière garde togolaise en ouvrant d'abord le score en fin de première partie et ce contre le cours du jeu puis à récidiver une seconde fois avec le but du break. Son premier doublé en sélection face à une sélection nantie de performances comme celle du Togo en fait l'homme de la journée. Il confirme bien les choix de l'encadrement de le titulariser en pointe au détriment d'Abou Maiga.

Gagner sans tricher, le nouveau credo
Passée la période clair-obscure des penalties douteux, les Ecureuils savent à présent prendre leur destin aux crampons. Jouer sans tricher, gagner sans contorsions, tel semble le nouveau credo de l'équipe. C'est cette abnégation qui est à saluer dans la performance de dimanche. Une victoire limpide sans un coup de pouce, un football digne d'une romance avec un système de jeu bien rodé.

En choisissant de jouer l'offensive à outrance avec quatre attaquants (Tchomogo, Sessegnon, Ogoubiyi, Omotoyossi), Wabi Gomez est conforté dans son système. Il avait essuyé moult cirtiques face à l'Egypte en 2005 quand son équipe menant 3-1 s'est fait remonter à 3-3. Il a gardé la leçon sans renier ses convictions tournées vers l'offensive à domicile. Mais il y a deux ans le milieu de terrain béninois n'était pas aussi solide avec la paire Ahoueya-Tchomogo Séidath qui tourne actuellement à plein régime. Les deux qui ont pris du volume et de l'expérience rassurent à la récupération et ont beaucoup soigné leur relance.

Derrière, l'arrivée de Khaked Adénon aux côtés de Damien Chrisostome a sécurisé l'axe centrale. Enfin en raison, de la pléthore offensive, Wabi Gomez a bien compris en demandant à Anicet Adjamonsi et Alain Gaspoz de ne pas trop pratiquer les couloirs pour éviter la vague verte dans la seconde moitié béninoise. Dans cette entremise, Rachad Chitou a été tout oisif ce dimanche en l'absence d'attaquants percutants côté togolais.
En somme, comme un diesel, le moteur Ecureuils gagne du terrain. A condition que le retard mis au démarrage ne lui soit préjudiciable à l'arrivée. Ce serait alors dommage pour cette belle génération de rater le rendez-vous de 2008. Qu'Allah protège les Béninois à Freetown et à … Lomé!

3 commentaires:

Pierre DOVONOU LOKOSSOU a dit…

Bonjour Souleymane

C'est vrai qu'a priori on peut dire que le sort du Bénin se jouera à Lomé entre les deux rapaces : éperviers et aigles. Mais attention, il n'y a rien de plus difficile que de jouer contre une équipe qui n'a plus rien à perdre. Même si au vue des résultats, la Sierra Léone peut etre qualifiée de "cancre", ses joueurs voudront faire plaisir au public sierra léonais. Tout le mal qu'on pourrait souhaiter aux Sierra léonais est de continuer dans la même lignée pour être "cancre" jusqu'au bout.

Quant au "combat aérien" qui opposera les deux rapaces à Lomé, je crois qu'il sera vraiment âpre et la logique devrait nous donner un match nul. Les deux ont besoin d'une victoire à tout prix. Et généralement lorsqu'une proie est âprement discutée entre rapaces, elle est souvent coupée en deux. En tout cas, c'est mon souhait.

Pierre Dovonou

Doucis a dit…

Souley,
c’est avec un réel plaisir que je viens ici déguster le nectar que constituent tes analyses, surtout quand il s’agit de nos Ecureuils, on est rarement mieux placé que toi pour en discourir. Mais je n’avais pas fini de savourer cette belle victoire face aux Togolais que ton commentaire de lundi m’a un peu assommé, car, village planétaire oblige, mon éloignement actuel de Cotonou ne m’empêche nullement de vivre les joies et les peines de notre peuple. Quand j’ai lu : « les Ecureuils avec 11 points gagneront leur ticket pour Accra à condition d'un match nul entre Eperviers et Aigles à Lomé. Tout autre résultat qu'un nul entre le Togo et le Mali élimine le Bénin », j’ai dû me frotter les yeux, moi qui croyais que pour aller à Accra on peut aussi passer par Freetown sans se soucier de Lomé. Le chemin est plus long et le détour est bien grand mais mes statistiques, que je n’ai pas rechigné à consulter, me disent que je ne m’y perds pas du tout. Parce qu’en réalité, le deuxième cas de figure que tu évoques dans ta démonstration, l’une des « trois meilleurs deuxièmes places qualificatives » reste à la portée des nôtres avec 11 points. J’ai dû attendre ce mardi le résultat du match Lesotho – Ouganda (0-0) pour en prendre confirmation.
En effet sur les 10 groupes de 4 équipes, susceptibles de livrer un « meilleur deuxième », seul le groupe 4 peut se targuer d’en fournir un, avec le Soudan (12 points) ou même la Tunisie (13 points) au cas où cette dernière se ferait battre lors de la dernière journée par le Soudan. Toutes les autres équipes pouvant arriver deuxième de leur groupe ont actuellement 8 points comme les Ecureuils. Il s’agit de l’Ouganda ( 8 points, +3) dans le groupe 3, de l’Erythrée ( 8 points, -3) dans le groupe 6, de la Tanzanie ( 8 points, -2) dans le groupe 7, de l’Algérie ( 8 points, +1) dans le groupe 8, et de la Zambie ( 8 points, +4) dans le groupe 11. Il suffirait donc d’une victoire quelconque à Lomé et le Bénin (8 points, + 4) passerait deuxième en cas de victoire à Freetown avec 11 points. Il se retrouverait en concurrence directe avec les cinq équipes ci-dessus nommées si chacune d’elle remportait son dernier match. Les deux dernières places seront attribuées suivant les critères secondaires : différence de but, buts à l’extérieur, etc. Et même à ce jeu, le Bénin fait figure de favoris, car même s’il a la même différence de but avec la Zambie, c’est-à-dire (+4), il en a marqué en tout 8 (contre 4 encaissés) et la Zambie 6 (contre 2 encaissés). Mieux, la Zambie se déplace chez le leader de son groupe, l’Afrique du Sud (11 points, + 8) et qui, à l’occasion, en cas de défaite avec plus de deux buts encaissés (parce qu’elle avait gagné à Lusaka 1-0), pourrait sérieusement convoiter une des places « meilleur deuxième ».
Il reste enfin le cas de l’Egypte (8 points, + 6) s’il perd son match reporté contre le Burundi et gagne ensuite contre le Botswana tandis que le Burundi gagne encore en Mauritanie. Dans l’ordre du possible, les deux derniers cas de figures sont néanmoins peu probables, c’est-à-dire qu’en même temps la Zambie détrône l’Afrique du Sud à Johannesburg et que le Burundi supplante l’Egypte tenant du titre et leader du groupe 2.
Les vrais concurrents des Ecureuils sont donc l’Ouganda (8 points, +3), l’Algérie (8 points, +1) et dans une certaine mesure la Tanzanie (8 points, -2) et l’Erythrée (8 points, -3).
Pour gagner donc une place le Bénin doit impérativement battre la Sierra-Leone avec un score lui permettant de maintenir son avance en différence de but. Tout autre résultat qu'un nul entre le Togo et le Mali n’élimine donc pas forcément le Bénin. Il ne faut pas faire croire cela aux joueurs qui pourraient se démotiver au cours du match en apprenant par exemple que le Togo ou le Mali mène au score à Lomé. Au contraire, ils trouveraient leur salut indépendamment de Lomé en gagnant avec un score assez large. Les Leones stars ont montré qu’ils savent encaisser. Mais attention, la dernière fois à Bamako le match a été un peu faussé. En début de la seconde partie, le gardien sierra-leonais se blesse et son défenseur central écope d’un carton rouge. Sans oublier que la star de l’équipe, l'attaquant de l'AS Monaco, Mohamed Kallon n’a pas joué. Pas si « cancres » après tout. Ecureuils avertis.

Doucis AISSI

Ps : lien pour les classements dans les groupes http://www.cafonline.com/fr_competitions.php?head=Coupe%20des%20Nations&loc=fr_competitions/nations_cup/matches.htm

Aunile a dit…

" La qualification des Ecureuils se joue à Freewtown"

Bonjour

Ton analyse ne m'avait pas convaincu et je m'appretais a écrire quand j'ai lu le commentaire de doucis qui plante merveilleusement le décor et présente les chose telles qu'elles sont. le benin doit gagner a sierra leonne et aura sa qualification en poche. je pourrai même dire que la probabilité que nous ayons la 2ème place de meilleure deuxième est très forte.

En attendant au travail Ecureuils