lundi 26 janvier 2009

J’ai aperçu Wabi Gomez et …Anjorin

Pas le temps d’aller plus loin que les traditionnels vœux de nouvel an, l’ex-sélectionneur des Ecureuils avait sans doute un agenda très busy. Ce matin, entre un rendez-vous sur la main courante de l’ORTB avec l’excellent William Bassabi du service des sports de la radio et des sollicitations de staffs techniques des clubs d’élite, Wabi Gomez paraît très chaleureux. A l’opposé, le président de la Fédération béninoise de football, Moucharaf Anjorin, peu pressé d’enjamber la moquette qui mène en studio, fut dans l’après-midi moins convaincant. Pourquoi cette dissemblance ?

Nul n’est prophète chez soi. Cet adage s’applique bien à Wabi Gomez, premier technicien local ayant réussi à décrocher une qualification à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2008). Avec un CV d’entraîneur salué à l’étranger, au Gabon et en Côte d’Ivoire notamment, puis à l’intérieur avec la qualification des Ecureuils à la CAN 2008, Wabi Gomez mérite plus d’attention que tout autre. Mais au « pays des contrastes », les meilleurs n’ont pas droit de cité et Wabi Gomez en apprend tous les jours.

Ailleurs, dans les pays où le talent est exalté, Wabi Gomez aurait joui de ses résultats. Mais au Bénin où bouffonneries, méchancetés et coups tordus sont les maîtres mots de la gestion du football national, l’ex-sélectionneur finit au rencart comme avant lui beaucoup de brillants techniciens et même footballeurs qui ne demandaient que respect et dignité. Outre les cas les plus éloquents de footballeurs payés en monnaie de singe comme les ex-capitaines Jean Marc Adjovi Bocco et Moudachirou Amadou, le sort de Wabi Gomez, après celui d’Edmé Codjo, est révoltant.

C’est désormais connu que le destin des entraîneurs locaux se décline en deux mots : misère et placard. Misère, de part le salaire incongru et les maigres moyens de travail dont ils disposent pour atteindre leurs objectifs. Ainsi, prenez un entraineur national, donnez-lui un salaire ridicule, laissez-le à sa mobylette où mieux à sa voiture, refusez-lui des inspections de joueurs à l’étranger, imposez-lui de vivre dans son cagibi habituel à Cotonou, excluez tout achat de matériel propice à une bonne préparation technique, mettez tout cela dans un bocal, puis agitez. Le mélange donne un cocktail sucré de victoires puis une sédimentation salée d’un coach au placard.

Le contraste est saisissant au regard de l’agitation et l’opulence qui entourent les dirigeants. Les remous actuels à la FBF où un groupe dit de « rénovation » tente vaille que vaille de ravir la présidence à M. Anjorin, rappellent bien les circonstances entourant la succession de Martin Adjagodo en 2005 ou de Moucharaf Gbadamassi en 2001. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, pour chacun de ces responsables, ce sont les vice-présidents qui ont combiné en trahissant l’esprit d’équipe pour obtenir une alternance.

A l’approche de l’ultime renouvellement de la classe dirigeante du football béninois, l’actuel président de la FBF savoure amèrement le vent du dicton « qui tue par épée, périt par épée » avec la fronde initiée et entretenue par la majorité des membres de son bureau. On susurre cette fois-ci, que c’est le vice-président, Bruno Didavi, qui ne manque pas d’ambition légitime. On devine alors la finalité : la retraite pour Anjorin.

Tout de même, qu’on les aime ou pas, tous trois Gbadamassi, Adjagodo puis Anjorin, sont au préalable sollicités pour leur « douceur » ou leur « humanisme ». Mais les intrigues du milieu football ont fini par faire d’eux des « méchants » vomis par leurs mandants. Et s’il advenait que par miracle, loin de l’exercice quotidien, les générations futures se décident à les réhabiliter, ils rejoindront avec beaucoup de retard Gomez, Codjo, Adjovi Bocco et Amadou dont les mérites les ont déjà hissés plus haut que ces dirigeants.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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