jeudi 11 septembre 2008

JO : Le tour du cadran des athlètes béninois

Revenus bredouilles de Beijing, les athlètes béninois n’ont plus qu’à traverser la frontière pour admirer la première médaille olympique des voisins togolais. En sport de haut niveau, Lomé, avec sa profusion de talents (déjà un Special one nommé Sheyi Adebayor et aujourd’hui un Bronze olympique, Benjamin Bokpeti), devient ainsi le miroir. A Cotonou où c’est sans doute reparti pour quatre ans de somme, athlètes et officiels se repaissent sans gêne, après avoir farnienté en Chine.

Personne n’a demandé à la délégation béninoise de ramener une médaille ou encore plus de faire vibrer L’Aube nouvelle dans le Nid d’Oiseau de Pékin. Beijing, c’était juste pour les athlètes et les officiels, des vacances d’été. Une réelle occasion en quelque sorte pour admirer l’architecture chinoise, contempler les astres de la technologie asiatique, se prendre en photos avec des Pékinoises ou Pékinois, sourire aux charmantes hôtesses du comité d'organisation, scruter -badge au cou et sacoche en bandoulière- l’antre du Stade olympique, s’empiffrer de la cuisine chinoise et enfin rêver d’une demande d’asile. Quant aux Olympiades, la litanie est bien connue : « c’est le rendez vous des athlètes des grandes puissances ». Mais alors pourquoi aller à ce banquet quand on n’est pas capable d’approcher la marmite ?

Comme beaucoup de téléspectateurs, j’ai décidé de ne suivre les compétitions qu’à partir des quarts de finales pour voir la crème en attendant la crème de la crème. Je comptais au moins y trouver des compatriotes, mais j’ai cherché en vain les trois initiales BEN. J’ai aussitôt réalisé qu’il faille fouiller dans la nuée de cancres, abandonnée dès les premières séries. Réticent à admettre la dure réalité, j’ai espéré que l'infographe des JO va certainement éloigner cette présomption en m’affichant le drapeau national. Que nenni ! Je persiste pourtant à croire en une omission puis je me jette sur mon lap top, navigant à travers les moteurs de recherche. Là encore, échec et mat ! Aucun site visité ne signale la qualification d’un athlète béninois au-delà des séries. Tout ouïe, j’attends malgré tout les bulletins JO de RFI, encore rien. Enfin, oui…

Le lendemain de la clôture des JO, « la radio mondiale » diffuse une émission bilan des Africains aux JO. Interviewé un athlète béninois fait fi de ses performances et se lâche : « moi je n’ai même plus envie de rentrer au pays ». Sauf que la Chine, hôte des JO n’est pas encore en proie à l’immigration clandestine. Dans quatre ans à Londres, il faut s’attendre surement à ce que certains de nos athlètes se carapatent du Village olympique.

Alors, question ! Devrions-nous continuer à suivre la règle du nombre érigée par la formule fabuleuse de Pierre de Coubertin, « l’essentiel, c’est de participer », au point de nous comporter à chaque rendez-vous comme les cancres du monde ? Faudrait-il pas procéder par élimination au niveau national des disciplines infructueuses aux JO plutôt que de tordre le cou aux minimas et de gonfler la présence de nos athlètes et par delà justifier la pléthore des officiels qui les accompagnent ?

De ma modeste position, il me parait plus ingénieux d’abandonner les disciplines comme la vitesse, les courses de fond, les sports collectifs et les sports extrêmes et miser notre participation sur la boxe, les arts martiaux, la lutte olympique, autant de disciplines qui à force de travail et de vision sont susceptibles de rapporter une médaille olympique au Bénin. Ne serait ce que de bronze comme celle du voisin togolais !

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